Planète vide
Clément Milian

Gallimard
serie noire
novembre 2016
208 p.  9,50 €
ebook avec DRM 6,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Un polar poétique

C’est l’histoire d’un mioche appelé Papa, bien que né Patrice Gbemba. Un enfant maladroit, rêveur, portant sur le monde un regard perplexe, apeuré parfois.

Ses grosses lunettes et sa bouille toute en hésitation en font une proie facile à l’école. Il devient le môme harcelé : comment se défendre à onze ans ? Un jour, il tue l’un de ses tourmenteurs, Eyob, en le repoussant violemment tandis qu’une voiture arrive.

Affolé, Papa fuit et parcourt les rues de Paris. Dans son errance, il s’accroche à son livre illustré, plein d’étoiles et survit, au petit bonheur la chance. Les chapitres, courts, claquent.

Le vagabond miniature pourrait être n’importe quel enfant migrant, n’importe quel sans papier, n’importe quel mineur isolé arpentant le bitume parisien à la recherche d’un coin pour dormir, de restes pour se nourrir. Paris quitte ses habits de ville lumière pour un costume de suie et de misère. Squats, rencontres improbables, peur… Papa se perd durant trois jours qui en semblent cent. Un court premier texte puissant, mi-polar, mi promenade poétique chez ces adultes en marge qui peuplent certains quartiers de la capitale. Une histoire racontée à hauteur d’enfant, qui se termine sur une pirouette moins tragique qu’attendu.

 

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