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nuit blanche
KABUCHIKO – LA CITE DES MENSONGES
Dominique Sylvain qui a vécu quelques années au Japon, connaît donc très bien ce Pays du Soleil Levant » et cela se ressent. Cette fois elle a choisi un quartier sulfureux de Tokyo, « KABUKICHO » qui a donné le titre de ce livre très sombre. Avec l’arrivée de Sanders à Tokyo pour tout mettre en œuvre afin de découvrir la vérité, aidé par Marie mais aussi avec l’enquête de Yamado, capitaine de police du quartier de Shinjuku, nous allons dans ce Japon mystérieux où l’auteure nous décrit si bien cette « Cité des Mensonges ». J’ai tout de suite été entraînée dans cette histoire que j’aie lue avec une passion dévorante, un grand intérêt et la curiosité de découvrir cette ville de Tokyo où se passe cette intrigue si bien menée. Si ce livre est classé dans la rubrique « roman », pour moi c’est un excellent « roman noir », noir comme la si belle couverture qui attirait mon regard depuis longtemps avec cette photo d’une Japonaise aux cheveux verts. Dominique Sylvain ne fait que confirmer son talent en nous faisant ressentir sa passion pour ce pays lointain. Passion qui monte aussi de plus en plus en moi, aussi bien pour les livres qui y sont consacrés mais également pour les écrivains qui en sont originaires.
Kabukicho c’est le nom d’un quartier de Tokyo. Le quartier chaud; celui des plaisirs, tout est possible, le sexe en public, les soapland mais aussi , contraste du Japon oblige, les bars à hôtes ou à hôtesses. Kate Sanders est anglaise, elle a choisi ce métier tout comme sa co-locataire Marie Castain , la française. Elles sont hôtesses au Club Gaïa de Mama Sanae. Kate disparaît étrangement, une photo d’elle endormie, allongée dans un parc est envoyée par texto à son père Jason, avec comme texte « elle dort ici ». Etrange, il arrivera bien vite au pays du soleil levant pour mener son enquête en compagnie de Marie. L’inspecteur Yamada sera lui aussi sur le coup, ainsi que Yudai un ami proche de Kate , hôte au Café du Château. Je n’ai pas envie de vous en dire plus de l’intrigue. Marie, Yudai et Yamada seront les trois voix qui nous guideront au cours de l’enquête, mais à mon sens ce ne sont pas les personnages principaux, il faut y ajouter Kabukicho et surtout la culture japonaise dont Dominique Sylvain nous parle à merveille. En effet, c’est avant tout un livre d’ambiance. On est sur place et on découvre les us et coutumes étonnantes et c’est passionnant. La description des lieux est parfaite : Shinjuku, Roppongi Hills, la parc de Chiba, mais aussi les soapland, les influences des Yakusa, le vocabulaire japonais. La société japonaise est bien décrite, décortiquée. La psychologie des personnages est parfaite, on rentre au plus profond des dérives de l’âme. Un super polar d’ambiance. L’écriture est fluide. Une découverte à faire sans hésitation. Ma note : 8/10 Les jolies phrases Etre abandonné permet d’avoir l’esprit libre. C’est le plaisir du jeu. Le client joue à l’homme à qui tout réussit. L’hôtesse endosse le rôle de la jeune fille naïve, moins intelligente que son compagnon. Les dessous de Tokyo
Je ne connaissais pas cet auteur , et pour cause, je ne suis pas férue de romans policiers. Dans la chaleur moite tokyoïte
« Pourtant, malgré ses côtés répulsifs, le charme vénéneux et exotique de Kabukicho agissait puissamment. J’éprouvais une fascination qu’on aurait pu qualifier de malsaine… » « C’était ce qui avait frappé Marie à ses débuts. Cette conscience professionnelle. Tous ces jeunes gens qui voulaient être les meilleurs dans leur job et apporter un service de qualité. Dans d’autres circonstances, elle en était persuadée, ils auraient fait d’excellents commerciaux, aussi motivés par leurs chiffres de vente que par la satisfaction des acheteurs. » « Cette nuit, comme toutes les autres, les clients réclamaient le soulagement, la pulvérisation de la frustration, du stress et de la solitude. Ils exigeaient qu’on donne momentanément chair à leurs envies les plus tordues. Et les pros de Kabukicho étaient déterminées à y arriver. » Ce « Kabukicho » est avant tout un roman d’atmosphère : celle du quartier homonyme de Tokyo où les personnages principaux concentrent leur activité professionnelle et qui cristallise les passions et les tensions. Dominique Sylvain a vécu au Japon, on sent qu’elle a dû l’aimer profondément et sincèrement. Elle parvient alors à rendre tous ses personnages attachants : Yudai, Kate, Sanae, Yamada, même Akiko trouvent grâce à nos yeux. Il n’y a que deux personnages que Dominique Sylvain rend détestables : Marie et Watanabe. Kate disparaît au Japon et de l’autre côté de l’océan son père reçoit une photo d’elle endormie avec un court texte « Elle dort ici ». Jason Sanders prend le premier vol pour Tokyo pour partir sur la piste de sa fille. Il se fera aider par Marie, colocataire de Kate et qui travaillait dans le même bar à hôtesses que Kate (précisons ici que les hôtesses ne sont pas des prostituées, elles ne couchent pas avec leurs clients, elles ne sont là que pour les écouter et les mettre en valeur, contres espèces sonnantes et trébuchantes, certes). |
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