Elle a mis du temps avant de se lancer, Barbara Constantine. Ensuite, plus rien n'a pu l'arrêter! Elle se lance avec un premier roman, "Allumer le chat", qui rencontre un joli succès en 2007. L'essai se confirme avec le deuxième, "A Mélie, sans mélo" l'année suivante. Puis l'affaire prend de plus en plus d'ampleur avec "Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom", et s'envole enfin avec "Et puis, Paulette..." qui devient, lui, carrément un best-seller. Ce roman aux accents galvaldiens raconte l'histoire de personnes âgées qui décident d'unir leurs forces et leurs faiblesses, et de vivre ensemble pour échapper à la maison de retraite. Contrairement à ce que le thème pourrait laisser imaginer, c'est un roman très joyeux et plein de punch. On se réjouirait presque de vieillir!

On ne peut pas dire que le héros soit très sympathique. Macho, pas vraiment raffiné, violent, agressif, Stanislas a au contraire tout pour déplaire. Il est toujours un peu risqué, pour un romancier, d'imaginer un personnage pour lequel le lecteur éprouve peu, voire pas d'empathie. Une fois passées les premières secondes d'agacement, on se laisse embarquer par cette intrigue à mi-chemin entre le polar et le roman d'espionnage. Le père de Stanislas a été victime d'un attentat, au Caire, en 1954. Un commando a débarqué dans l'aéroport et a tiré sur toutes les personnes présentes. Qui était visé? Stanislas a recherché dans le passé de toutes les victimes, sans rien trouver. Et si la cible visée était la seule personne sur laquelle il n'avait pas pensé à enquêter, c'est-à-dire son père?

Si on vous raconte l'histoire comme ça, vous allez vous carapater en courant: Laurence Kiberlain a vécu quelques années qui en auraient mis plus d'une au tapis. En 1997, elle accouche prématurément de jumeaux, un garçon et une fille. Le premier ne survivra pas et la seconde restera handicapée moteur. Plus tard, Laurence va perdre son père qu'elle adorait, emporté par une leucémie, et évidemment son couple ne résistera pas à tant de malheurs. Mais STOP. Ne partez pas. Je sais que cela semble difficile à croire, mais ce livre n'est pas triste, il n'est pas larmoyant, il n'est pas geignard, il est même plein de force et d'espoir. Ce récit est aussi et surtout une belle leçon de vie.

PS: et oui, pour ceux qui se poseraient la question, Laurence est la sœur de Sandrine, très présente aussi dans ces pages.

Certaines vies d'écrivains sont plus intéressantes que les livres qu'ils ont écrits, pour d'autres c'est l'inverse. Fitzgerald lui appartient à la troisième catégorie, celle dont les romans reflètent parfaitement bien l'existence. Il a mené une vie glamour en diable, a fréquenté les people de l'époque, a remporté du succès puis a connu des traversées du désert. Fasciné par l'argent et ceux qui en avaient, il a passé sa vie à "tenter de régler le conflit entre son besoin irrésistible d'écrire et un concours de cironstances acharnées à l'en empêcher."  Pas complètement quand même, puisqu'on lui doit une belle série de romans, de best-sellers même, dont plusieurs furent adaptés au cinéma et continuent à l'être ("Gatsby le magnifique"). Liliane Kerjan signe une biographie complète, subtile, un livre nourri de l'œuvre de Fitzgerald et qui donne envie de s'y replonger.