Le héros de « Nina », s’appelle Adrien. A quarante ans, il a choisi de mourir, comme on coche une croix sur un emploi du temps. Ce soir, il avalera un cocktail de comprimés, noyés dans un verre de whisky. Ce soir, il sera loin. Loin de ses angoisses et de sa vie dénuée de sens. Mais avant le geste ultime, il décide de régler quelques affaires. Il range son appartement, écrit son testament, attend la fin du jour et le départ de sa gouvernante. Pour mourir seul. Tranquille. On dit qu’avant le trou noir, la vie défile. Pour Adrien, c’est le souvenir de Nina qui renaît. Nina, la belle Italienne qu’il a aimée enfant, lors de vacances d’été sur la côte almafitaine. Devenus presque adultes, ils se sont perdus de vue, mais lui ne l’a jamais oubliée. Il écrit alors tout l’amour qu’il lui porte et qu’il a toujours tu. « Pour l’instant, le désir d’écrire a remplacé celui de mourir ». De soir en soir, il repousse son suicide. Mots après mots, il réveille son grand amour assoupi.
Vous l’aurez deviné. « Nina » nous parle d’amour… mais pas seulement. « Nina », c’est d’abord l’histoire de deux écrivains qui se rapprochent et composent à l’unisson. C’est le souffle du vent d’Italie, la peau dorée au zénith, le rire des enfants, portés par deux plumes : l’une, plus féminine, plus lumineuse peut-être, qui sait décrire la pureté des premières amours et les champs crevés de soleil… Celle de Simonetta Greggio. L’autre, plus grave et plus profonde, qui touche au deuil, au suicide et à la mort… Celle de Frédéric Lenoir. Avec « Nina », le sociologue, philosophe et historien des religions, renoue avec ses thèmes de prédilection : l’abandon et l’espoir, la lutte et la réconciliation. Il s’unit à Simonetta Greggio, auteure italienne connue notamment pour « Dolce Vita », ou « L’homme qui aimait ma femme », et explore avec elle l’amour platonique et non-vécu, qui hante le passionné. Un récit à quatre mains n’est jamais anodin. Ici, c’est un succès. Un trop plein d’amour, où l’on pleure à chaudes larmes, où l’on rit aux éclats. Les deux voix, si distinctes, se complètent parfaitement.