J’ai découvert un auteur qui m’a bousculé comme la balle d’un flipper.
Ce recueil de nouvelles est déjanté, barré, presque trash,
Le cher d’œuvre de Mademoiselle Witt, où l’art poussé à son extrême pour certains, l’art dévoyé pour d’autres, du porno trash, dégradation féminine pour les féministes. My Witt, porno star qui utilise son corps sexuellement pour faire des photos pornos trash jusqu’à la folie.
Cérémonies où les rites païens sont remis en scène par le personnel du 4ème étage d’une maison de retraite. C’est du râpeux, du flippant !
Quand la mort vient à Bodskär où l’armée se trouve aux prises avec des phénomènes très étranges et mortels, où la frontière entre le bien et le mal connait quelques distorsions.
La reine en jaune voit le retour de My Witt internée dans un asile psychiatrique.aux prises à la violence du personnel médical qui n’hésite pas à la frapper, la violer, l’abrutir de médicaments, l’attacher. A trop côtoyer la folie pour aller au bout de ses œuvres, elle semble passée de l’autre côté du monde
Le voyage de grand-mère où deux garçons étranges, analphabètes traversent l’Europe dans une camionnette blanche pour récupérer leur grand-mère ; une grand-mère qui a les crocs.
Des « Fragments » relient ces nouvelles comme un pont pour aller sur les îles. Mais qui sont ces vieux manipulateurs qui semblent connaître beaucoup, beaucoup de choses sur tout le monde et que le trash, le porno ne dérangent pas ?
Oui, c’st déjanté et tout le tintouin. Cela parle aussi de l’art, de sa finalité. Jusqu’où l’art peut aller, le hardcore peut-il être de l’art, tout est-il art ; Question présente également dans F d’Antonio Xerxenesky.
La limite entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le réel et le fantastique sont très élastiques. L’avidité, la rapacité, la luxure, la domination y sont dépeints avec minutie, réalisme. L’écriture d’Anders Fager est limpide dans un monde noir, glauque où nul espoir n’est permis. Les fins ne sont pas celles des contes de fées. Le rythme, l’incongruité donnent beaucoup de peps et d’allant à ce bouquin.
La découverte de l’écriture d’André Fager fut un réel plaisir, quel voyage !
Une nouvelle fois, Mirobole a fait mouche
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