Voilà donc un grand chef-d’oeuvre de la littérature hongroise , Prix Fémina etranger en 2003.
Ce roman paraît en livre de poche, j’avais très envie de savoir ce qui se cachait derrière cette porte , et je ne l’ai pas regretté.
C’est d’abord l’Histoire de la Hongrie qui sous-tend l’intrigue., je suppose également qu’il y a une très grande part autobiographique de la part de l’auteur ; j’ai parfois eu l’impression d’une confession pleine de sanglots.
Magda, la narratrice est auteur , elle vit avec son mari dans un bel appartement bourgeois, mais pour mieux travailler, elle engage une « domestique », une concierge qui travaille un peu partout, courageuse, aimée de tous, une sainte quoi !
Tout roule jusqu’au moment de l’entretien d’embauche:Emerence, ainsi se nomme cette vieille femme soumet ses futurs employeurs à ses exigences:travailler aux heures qui lui conviendront, et puis faire un essai « parce qu’elle n’aime pas laver le linge de n’importe qui…
Peu à peu les deux femmes vont s’apprivoiser malgré le caractère « rude , et c’est peu dire, d ‘Emerence .Tout le quartier la révère, mais elle reçoit ses commères sous un auvent , et jamais personne n’ a passé le seuil de sa porte. Magda est très intriguée par ce manège, et lorsque son mari tombe malade, la relation devient plus intime entre les deux femmes , la confiance s’installe des deux côtés et un peu pus tard, Magda, qui aura eu l’insigne honneur de passer cette porte en paiera le prix fort.
Il ne s’agit pas seulement d’une chronique sociale, et le ton oscille entre humour et gravité.
C’est un très beau roman à s’offrir et a offrir, certes, et j’ai beaucoup admiré la patience de Magda, mais c’est à elle qu’aurait du revenir le titre de sainte, parce que cette fichue Emerence…
Voilà trois livres de femmes qui tournent autour de cet échange »employeur-employeé » lus depuis quelques mois:Chanson douce , La gouvernante suedoise , et «La Porte.
Le sujet concerne tellement de femmes maintenant:foyer, enfants, travail..
