l a c r i t i q u e i n v i t é e Oriane Jeancourt Galignani (Transfuge) a aimé « Zeruya Shalev mène un travail d’instrospection rarement vu en littérature, et elle le fait avec une maîtrise folle. Son personnage voit son passé revenir la hanter. Trente ans auparavant, elle a vécu un grand amour avec un homme qui l’a quittée. Puis il y a dix ans, elle a été victime d’un attentat. Le livre débute alors qu’elle ressent des douleurs aux jambes et aux hanches. Elle va voir un spécialiste, qui s’avère être cet amour de jeunesse devenu médecin. Ils ont une aventure. Parallèlement, sa fille aînée tombe sous le joug d’un homme dont elle va essayer de la sauver. D’un côté il y a la douleur physique et le désir fou pour cet ancien amant, et de l’autre la douleur de sa fille et le bonheur de la retrouver. Elle mêle joie et malheur, souffrance et plaisir avec une infinie justesse, grâce à cette capacité d’introspection à laquelle aucun de ses personnages n’échappe. Peut-être est-ce parce qu’elle est une grande lectrice de la Bible qu’elle a cette puissante connaissance de l’âme, comparable à celle de Dostoïevsky ou Proust. Propos recueillis par Pascale Frey
|
|