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Camille fête son bac mention bien avec les autres lycéens et Eva. Eva, celle qui lui a fait connaître le bonheur, l’amour, la transgression, celle dont les parents sont si gentils toujours à l’écoute, alors que les siens… Eva qui ne répond plus à ses mails, ses appels, ses cris, depuis cette soirée. Pourquoi ?
Chez elle, elle étouffe entre ses parents et sa jeune sœur. Depuis toute petite, interdiction de sortir, de parler aux inconnus, rester dans la cour, dans le jardin et le mur du silence… Elle se rêve dessinatrice de BD, ses parents brident ses rêves et la veulent dans des bureaux à faire des études sérieuses, à vivre une petite vie étriquée, sans surprise (apparemment) comme la leur.
Pourquoi Eva est-elle partie du jour au lendemain avec ses parents sans la prévenir ? Elle en hurle de désespoir. Un beau jour, Camille décide de partir pour la Pologne retrouver son amoureuse mystérieusement disparue, puisque c’est de là qu’elle vient et qu’elle y retourne pour les vacances. Elle prévient quand même ses parents par sms.
« Il faut que je parte, c’est une urgence. Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant, mais faites moi confiance ».
Partir, fuguer à l’étranger, facile à dire, mais plus difficile à faire. La peur est présente, surtout avec la litanie « Ne parle par aux inconnus » qui résonne dans sa tête, la peur du viol….
Camille roule d’Allemagne en Pologne via la Serbie, la Roumanie, la Hongrie. Elle fait d’heureuses rencontres qui la forment. Enfermée en elle-même, elle s’ouvre, parle, raconte. Elle a osé faire ce que ses parents lui interdisaient : parler aux étrangers. Elle s’est ouverte aux autres et en cherchant Eva, s’est trouvée elle-même.
Le retour à la maison, le drame. Elle remonte, grâce à des carnets le fil de l’histoire maternelle, comprend et peut dépasser son enfance, retrouver sa mère « Et il a fallu aller loin pour qu’on se rencontre enfin. »
Comme souvent, la famille est un lieu où les secrets sont cachés, les silences envahissent et pourrissent la vie familiale, dont il faut s’extraire pour grandir et progresser.
NPAI, son tatouage pour Eva N’habite pas à l’adresse indiquée ou Ne parle pas aux inconnus, les deux axes de ce livre.
Le rythme des phrases de Sandra Reinflet f ait ressortir l’urgence de Camille, son besoin de foutre le camp, sa colère. Ce voyage est comme un rite de passage de l’enfance vers l’adulte. Un très bon premier livre que je n’ai pu lâcher avant le dernier mot.
Livre lu dans le cadre des 68 premières fois
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