TU M'AIMES DONC, SONYONG ?
KIM YEONSU

serge safran
litterature
avril 2017
 18,90 €
 
 
 
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Jalousie et orchidée cassée

« Tout a commencé, pensait Gwangsu, à cause d’une orchidée phalaenopsis. »
Revenons quatre mois en arrière. Gwangsu épouse celle qu’il aime depuis les bancs du lycée, Sonyong. Bouquet classique avec orchidées, lancement du bouquet en direction d’une demoiselle d’honneur. C’est à ce moment que le jeune marié s’aperçoit qu’une fleur est cassée et qu’elle tourne la tête vers Jinu… Mauvais présage ? C’est ce qu’il pense. La jalousie va creuser son sillon.
Le jour du mariage, juste avant que, conformément à la tradition, Sonyong lance le bouquet à sa demoiselle d’honneur, Gwangsu remarque que la tige d’une orchidée est cassée. Là, patatras, « Gwangsu s’était mis dans la tête que quelque chose ne tournait pas rond dans a cérémonie de ce mariage ». Mauvais présage ? Plus le jeune marié tourne cette image dans sa tête, plus cela lui semble devenir catastrophique.
Au fait, parlons de Jinu. C’est le meilleur ami de Gwangsu, romancier, sûr de sa prestance, butinant de fille en fille, de femme en femme sans s’attacher. Il fut, d’ailleurs, le petit ami de la jeune mariée.
La jalousie, le doute s’immiscent dans l’esprit du jeune marié. Sonyong ne serait-elle pas encore éprise de Jinu ? Tout au long du livre KIM Yeonsu dissèque ce sentiment de jalousie, d’autant que Jinu semble vouloir s’attacher à Sonyong qui lui échappe de par son mariage avec son meilleur ami. Leur amitié résistera-t-elle à cette tornade de jalousie. Gwangsu saura t-il répondre à cette affirmation « Dire je t’aime, cela signifie qu’on a compris qui on est. Cela veut dire qu’avant d’aimer l’autre, on s’aime d’abord soi-même ». Pas certaine d’être entièrement d’accord avec cela. Peut-être l’amour nous conduit-il à ce connaître et s’aimer soi-même.
L’amour, la jalousie, des sujets éternels que l’auteur dissèque au scalpel sans épargner personne, avec quelques pointes de sel d’humour caustique et un brin de sucre de poésie (asiatique ?).
Un livre qui ne se lit pas d’une traite, que j’ai pris plaisir à déguster. J’y ai trouvé presque la continuité de la vie d’homme entamée avec « L’étoile du chien qui attend sont repas », une société coréenne qui hésite entre la vie communautaire (et non en communauté) et la primauté du je.
« Ce qu’il faut accuser, c’est l’amour avec un grand A, celui que les gens de la génération de Jinu ont porté à leur patrie, amour d’ailleurs toujours vivace. »

Fi des couvertures orange des Editions Serge Safran. Pourquoi ? C’est une question que j’ai posée à Serge Safran. Voici sa réponse
« En fait pour les couvertures il s’agit d’une évolution de la charte graphique suite aux réactions (surtout) des libraires.
On peut penser avec eux que les livres se vendent mieux avec une couverture a priori plus attractive.
Cela se discute car c’est le contenu qui prime, bien entendu, mais ce sont eux qui vendent et savent que la majorité des gens achètent d’abord d’après la couverture. »
Vous avez raison, c’est le contenu qui prime et les nouvelles couvertures ont ce brin d’élégance qui me sied.
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