J’avais été conquise par le premier roman d’Helen Simonson (« La dernière conquête du Major Pettigrew ») et étais donc impatiente de lire « L’été avant la guerre ».
Beatrice Nash vouait une admiration et un amour sans bornes à son père, écrivain et universitaire avec lequel elle a parcouru le monde, lui servant d’assistante et de secrétaire. Malade et se sachant condamné, M. Nash a placé sa fille sous la curatelle de sa famille. Elle est donc contrainte de rentrer en Angleterre.
Mais Beatrice rue dans les brancards, elle veut être indépendante (elle a juré de ne jamais se marier) et devenir écrivain. C’est ainsi qu’elle obtient un emploi de professeur de latin dans un petit village de la campagne anglaise, Rye.
Là, elle y découvre l’esprit étriqué de nombreux membres de la gentry locale et que Madame Agatha Kent, membre éminent du conseil de l’école, a dû batailler ferme pour convaincre le conseil d’embaucher une femme.
Si la jeune femme finit par trouver sa place au sein de la communauté du village, l’été s’achève avec l’entrée en guerre de la Grande Bretagne et le départ des jeunes hommes pour les champs de bataille.
Ce que j’aime chez Helen Simonson, c’est que l’on peut lire ses romans à deux niveaux. On peut n’y voir qu’une histoire typiquement anglaise avec son charme et son humour, mais aussi une façon de traiter des problèmes de société. Ici en l’occurrence, la condition féminine au début du 20ème siècle mais aussi celle des plus pauvres sans oublier l’hypocrisie des nantis et bien-pensants.
Au départ, cette époque me paraissait lointaine mais j’ai réalisé qu’une de mes grand-mères avait 12 ans en 1914, qu’elle avait vécu son adolescence pendant cette guerre et qu’elle aussi avait eu sur ses épaules le poids de la société. Du coup, cela m’a rendu Beatrice plus familière.
Sur presque 600 pages, on partage le quotidien de ce village bouleversé par l’arrivée de la guerre (et de nombreux réfugiés belges) et l’on n’a qu’une envie : qu’Helen Simonson nous raconte la suite.