Pour apprendre , pour sentir et ressentir l’Amérique depuis les années 60 , rien de mieux que la lecture de ce volumineux et fantastique roman de 700p.
Dix années ont été nécessaires à Nathan Hill, pour écrire ce premier roman auquel rien ne manque et qui parfois semble être un peu « trop » ; je souhaite de tout cœur qu’il lui reste encore autant de fougue pour les années à venir.
De nos jours Samuel Andresen-Anderson, professeur de littérature dans une université qui n’est pas des plus prestigieuses, s’ennuie,ses élèves n’ont que faire de Hamlet, et des études d’ailleurs, à tel point qu’il se retrouve empêtré dans un scandale avec une étudiante pour un devoir copié-collé . Il faut dire que Samuel passe son temps libre sur un jeu « Elfscape » avec des amis virtuels .Ce qui l’empêche de voir l’agression (quelques cailloux jetés) du gouverneur Parker par une femme qui s’avère être sa mère .
Celle ci , Faye , a abandonné enfant et mari il y a bien longtemps et Samuel ne veut plus y penser, jusqu’à ce qu’un éditeur à qui il doit de l’argent pour un livre jamais écrit le somme de s’intéresser à l’affaire et lui demande d’écrire un livre à charge sur sa mère:buzz peut-être mais également catharsis.
De là , retour à son enfance, rencontres avec Bishop, sa sœur Bettany, leur histoire est contée , à ses ancêtres sur le vieux continent, ces fantômes , le « nix » qui hante la famille.
On peut dire qu’une dizaine de romans s’imbriquent subtilement sur cette fresque d’une cinquantaine d’années , qui va des émeutes de Chicago en 68, des années d’occupation de Wall Street , du « flower power » d’Allan Grinsberg à la Norvège. Chaque chapitre est un univers à lui seul, d’où parfois cette sensation de longueur qui s’efface bien vite.
Tout y est juste, l’utopie hippie , l’ addiction aux jeux en ligne, la jeunesse ultra-connectée, la crise financière de 2011 valent un cours d’Histoire. Mais avant tout , ce sont les rapports humains qui dominent dans cet ambitieux roman , où l’abandon de l’enfant par sa mère prend la plus grande part. C’est peut-être cet acte qui fait rater le plus souvent les belles rencontres que fait Samuel.
Un roman qui ne s’oublie pas.