Un regard, une histoire, le désarroi, la tristesse, la froideur, la rupture, le détachement, la disparition, la libération, la liberté.
Je me souviens de la justesse, de la précision et de l’économie des mots, de la fluidité, de la musicalité de cette écriture épurée.
Je me souviens de ce roman qui m’a transcendée, m’a dépassée, m’a angoissée, m’a fascinée, m’a fait pleurer, m’a habitée, m’a séduite par sa violence et sa beauté.
Je me souviens de cette détermination, de cette souffrance, de cette dureté, de cette douceur, de cet esprit proche de la folie.
Je me souviens de la nature, de la lumière, de la Méditerranée, du printemps, des odeurs et des couleurs, de la sensation d’apesanteur et de cet éphémère bonheur.
Je me souviens de ce voyage intérieur, de cette lente dépossession, de cette perte d’identité, de ces rapports écorchés d’une grande intensité, de cette naissance, de cette renaissance.
Je me souviens de ces intonations, de ces voix qui se cachent, se perdent et s’évaporent, du poids du secret, de la tension du silence.
Je me souviens de cette musique décomposée, réduite, condensée, métaphore de la radicalité de cette vie brisée, solitaire, baiser déclencheur, cataclysme pour une vie ailleurs, meilleure ?