Un ado, mal dans sa peau, perdu dans une famille bancale et sans amour. Une mère qui peine à joindre les deux bouts, un père qui file chez les bookmakers dès que la paye tombe, des frères indifférents avec lesquels il a bien peu à partager. Au milieu des cris et des reproches, Sonny tente de surnager entre l’école qui ne le passionne pas et quelques heures de travail chez un boucher, pour gagner dix livres par semaine.
Et un beau jour, il fait la rencontre qui change sa vie.
Vera est belle, très belle même, malgré un mal-être perceptible que le jeune homme ne comprend pas.
Malgré la différence d’âge et de classe sociale, une étrange relation s’installe et c’est avec beaucoup de crainte et de pudeur qu’ils se dévoilent peu à peu.
Autant le dire d’emblée, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman et pourtant, j’y ai trouvé une sorte de nostalgie envoûtante, qui fait que les pages se tournent vite, trop vite.
Tout réside, à mon sens, dans l’ambiance opaque de cette relation improbable, lourde de non-dits.
Si Sonny est décrit avec beaucoup de précision, l’auteur choisi de laisser l’ombre planer sur son héroïne.
Qui est-elle ? On ne le sait pas vraiment, pas plus que son âge ou sa situation familiale.
J’ai particulièrement aimé le style d’écriture. Le choix de l’auteur d’employer le « Tu » pour s’adresser à son héros m’a déstabilisée pendant quelques pages, mais, une fois habituée, j’ai trouvé que ce mode de narration créait une sorte de proximité, voire même de complicité entre le personnage et le lecteur.
Dire que j’ai adoré serait exagéré, mais j’ai trouvé cette histoire douce-amère pleine de charme et la révélation de la dernière page m’a laissée au bord des larmes.