l  a   c  r  i  t  i  q  u  e   i  n  v  i  t  é e   

Ilana Moryoussef (France Inter) a choisi
« Un vertige» de Hélène Gestern (Arléa).

« C’est en flânant dans une librairie, que je suis tombée par hasard sur ce livre. J’ai lu le quatrième de couverture et cette phrase, « une partie de moi est restée immobilisée dans le soleil insultant de ce samedi de printemps, au moment où j’ai reçu un mail dans lequel l’homme m’expliquait avec une précision, une veulerie et une logique admirables, pourquoi il allait me quitter. » J’ai ressenti, j’ignore pourquoi, un sentiment d’urgence. Je l’ai acheté, je l’ai commencé dans le bus qui me ramenait chez moi, et je ne l’ai plus lâché.

La narratrice analyse avec une précision époustouflante une histoire d’amour qui n’est plus. Le thème est banal, mais c’est sa manière de le traiter, détachée et précise, qui ne l’est pas.

Elle rencontre un homme avec lequel elle débute une liaison. Quelque temps plus tard, il lui annonce qu’il est marié. Cette relation se poursuit, s’interrompt, recommence et c’est à chaque fois plus douloureux. Pourquoi se laisse-t-elle malmener comme ça ? Elle est pourtant intelligente cette femme, et lui complètement pervers. Elle analyse très bien les choses, mais ne peut s’empêcher de les subir. Je me suis retrouvée dans un état de sidération en lisant ce court récit. Il n’y a pas de pathos, mais j’ai été fascinée par sa manière de décortiquer ses sentiments. C’est un livre tout à fait à part, et j’aime bien les auteurs qui travaillent dans la discrétion… »

Propos recueillis par Pascale Frey

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