l a c r i t i q u e i n v i t é e Macha Séry (Le Monde) a choisi « C’est le livre étranger que j’ai préféré dans cette rentrée. « Hérésies glorieuses » est à la fois un premier roman et le premier volume d’une trilogie autour des thématiques sexe-drogue-rock’n roll. L’auteure, une jeune Irlandaise, fait partie de ces écrivains anglophones venant du prolétariat. Elle est née d’une grossesse précoce et a été élevée par ses grands-parents. Elle est aussi la seule fille de sa promotion à avoir fait des études. Elle avait un job de réceptionniste à Galway et tenait un blog qui remportait pas mal de succès, lorsqu’elle a été repérée par un agent. Elle a reçu une avance pour pouvoir écrire, et la voilà qui se lance directement dans une fresque incroyable, se déroulant à Cork. Cette radiographie de la ville par ses bas-fonds se déroule sur cinq ans et met en scène cinq personnages. Jimmy, un garçon devenu le parrain de la ville, fait revenir sa mère, Maureen qui, contrainte de l’abandonner, s’était exilée à Londres. Il la loge dans un immeuble lui appartenant. Mais il n’avait pas prévu qu’elle tuerait d’une pierre représentant la sainte vierge un inconnu qui s’était introduit chez elle. C’est alors qu’entre en scène le troisième personnage, un veuf alcolo qui va les aider à transporter le corps. Ce veuf est le père de Ryan, un apprenti mafieux. Vient se joinde au groupe enfin Georgie, une prostituée. Cette chronique raconte ce qui leur arrive dans cette ville frappée par la crise économique et le chômage. « Hérésies glorieuses » se situe dans la lignée de « Trainspotting de Irvine Welsh et relève d’une veine à la fois caustique, réaliste et très énergique. C’est une drôle d’impression de se dire que si Lisa McInerney n’avait pas eu la chance d’être repérée, elle n’aurait jamaisa été publiée. Cela aurait été un gâchis monumental. » Propos recueillis par Pascale Frey
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