La rédaction l'a lu
Le dernier tango à… Buenos AiresLes auteurs venus du froid sortent de plus en plus souvent de leur igloo pour venir peupler nos librairies, généralement au rayon polars. Voici une nouvelle venue (enfin presque, car c’est son troisième roman traduit en français), Tove Alsterdal, suédoise, ancienne journaliste de télévision. Parce qu’elle était frustrée de survoler à longueur d’années les sujets, sans jamais les approfondir, elle s’est lancée dans la fiction en 2009. Premier livre, premier succès chez elle et la traduction dans une vingtaine de langues… Tove Alsterdal fuit les clichés, ne conçoit pas une intrigue sans un arrière-fond historique, politique ou social (son métier de reporter la rattrape) et explore l’Amérique du sud de la fin des années 70. A cette époque, de nombreux Chiliens et Argentins se réfugient en Suède. Mais quelques Suédois parcourent le chemin inverse pour aller combattre le régime. Comme Ing-Marie, qui n’a pas hésité à quitter son mari et ses deux filles, Helene et Charlie, pour suivre son amant retourné se battre chez lui. Des années plus tard, la mort de Charlie, dont on ignore s’il s’agit d’un suicide ou d’un meurtre, réouvre les plaies et pousse Helene à tenter de comprendre ce qui s’est passé. Le décès de sa sœur l’emmène sur les traces de leur mère, mais pour comprendre ce qui s’est véritablement passé, elle doit se rendre sur place, à Buenos Aires, où le passé reste bien présent. Certains tortionnaires sont passés entre les gouttes, ont échappé à la justice et coulent une vieillesse paisible, pour autant que personne n’ait la mauvaise idée de les reconnaître. Dès qu’ils flairent le danger, ces morts-vivants agissent en conséquence et se débarrassent des témoins sans plus de scrupule qu’à l’époque de leur toute-puissance. Avec ce « Tango fantôme », Tove Alsterdal signe un excellent polar, un excellent roman tout court même. Et entraînez-vous à prononcer son nom, car nous n’avons pas fini d’entendre parler d’elle. Cette ouvrage est le coup de coeur de la Librairie Millepages (Vincennes) sur le q u o i l i r e ? numéro 6 |
|