l a c r i t i q u e i n v i t é e Marie-Laure Delorme (Le Journal du dimanche) a choisi « C’est un livre fantastique et foisonnant dont l’histoire se déroule dans les années trente, au sud des Etats-Unis, autour de trois personnages principaux. Willie Stark, un ancien péquenaud, a gravi tous les échelons à force de populisme et de démagogie et est aujourd’hui gouverneur de Louisiane ; pour des raisons politiciennes, il a comme ennemi le juge Irwin, un homme vertueux. Le gouverneur décide de faire chanter le juge et, pour parvenir à ses fins, charge Jack Burden, un ancien journaliste devenu son secrétaire de fouiller dans la vie de sa victime car, selon lui, il y a dans chaque vie humaine toujours quelque chose de sale à déterrer. C’est une œuvre à la fois philosophique, politique, métaphysique et poétique. Un roman magistral sur la perte de l’innocence, la rédemption et la corruption. Le message qu’il nous délivre est qu’il faut assumer tous les temps de la vie, le passé, le présent comme le futur. Le style est somptueux, lyrique et brutal à la fois, rempli de métaphores sèches. Il entrelace les époques, les histoires, et il y a une multitude de personnages. Il ne raconte pas l’ascension et la chute d’un homme politique, mais la vie et la mort de Willie Stark. Ce grand livre a été publié une première fois en 1946, et il est réédité aujourd’hui dans une nouvelle traduction. L’occasion de découvrir cet auteur méconnu en France, alors qu’il a remporté trois prix Pulitzer, et qu’il est de la veine d’écrivains comme Faulkner. » Propos recueillis par Pascale Frey
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