« C’est vrai, quoi, de nos jours, toute la fiction télévisuelle italienne est au service de la Maréchaussée et de l’Eglise, et moi, écrire des histoires où un carabinier ami d’un curé enquête sur un crime avec l’aide d’un médecin de la Sécu dont la tante est nonne, je ne le sentais pas. »
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Fabio est scénariste, il en a fait les études (brillantes), a refusé de composer avec la médiocrité ambiante, écrit seul dans son coin des chefs-d’oeuvre que personne ne veut produire, bref, c’est la dèche. Le besoin de manger et le hasard le mettent sur la route du porno, branche dans laquelle ses réécritures de classiques version hard (L’Erection de piano, La Biroute de Madison, Les oiseaux se lâchent à plaisir, Independence Gay, Les Douze Salopardes etc.) lui assurent le quotidien. Personne dans son entourage n’est au courant, il en mourrait de honte. Il cache et cloisonne.
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« Je n’ai plus de copine depuis deux ans. La dernière avec laquelle je suis sorti a déniché sur mon PC la bande-annonce d’un porno gay. Elle était pourtant bien cachée dans le dossier « Travail en cours », à l’intérieur d’un zip intitulé « Poubelle », dans le sous-dossier « Productions », lui-même rangé dans un deuxième zip appelé « Projets », protégé par le mot de passe « Gewurztraminer ». Elle a réussi à ouvrir tout ça, la nièce de Sherlock Holmes. »
Alors quand il est nommé pour recevoir à Cannes un trophée dans « le » festival X en vogue, c’est la panique…
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Ce roman est une bouffée d’air frais et on s’esclaffe du début à la fin. Francesco Muzzopappa (et sa traductrice) évitent avec grâce tous les écueils graveleux et leur bonne humeur est communicative. Bien menées, agréablement troussées, les (més)aventures de Fabio au pays du porno valent le détour, promis, juré !