Mue, c’est un livre qui prend aux tripes, brûle et (re)mue, et donne envie d’en parler, partager ces émotions…
Avant tout, je voulais dire combien MUE m’a surprise et comblée.
Car le style de Mélanie Richoz me parle, beaucoup.
(En plus, elle y fait un bel hommage aux gauchers, dont je fais partie ;-))
Les phrases sont souvent courtes, dépouillées, elles claquent comme un coup de fouet, la mise en page a une grande importance pour mettre en avant LE mot qui mérite d’être mis en avant.
La couverture, rouge, sobre, épurée, est comme cette histoire courte et tellement dense. L’histoire de deux destins croisés. Destins plutôt ordinaires encombrés de solitude, d’incapacités, de manques.
Des personnages qui passent leurs vies à se servir ou servir à…
Et n’y trouvent plus beaucoup de sens. A part dans les mots, lus ou écrits.
Le bonheur de la découverte des mots, de l’émotion de la découverte de la lecture… « les livres plutôt que les armes »…
Et le sexe, cru, violent, usant, consommation sans amour, sans attachement, parce qu’à quoi bon…
Leur rencontre pourra-t-elle les empêcher de glisser? Ou l’ironie cynique et cruelle de la vie aura-t-elle le dernier mot?
Un condensé d’émotions poignantes, qui se lit et re-lit et re-lit, et se ferme en vous laissant vidée, pensive, submergée.
« Parler ne changerait rien. Mais quelqu’un chez moi, si. Un quelqu’un qui m’attendrait, à qui je n’aurais rien besoin de dire pour être comprise. Il me servirait un café amer dans ma tasse de porcelaine blanche et verte. Sans sucre, ni crème. Avec une petite cuillère pour attraper la mousse. Nous irions sur le canapé. Il s’allongerait sur le dos, un bras sous la nuque et l’autre se tendrait vers moi. Je me blottirais contre lui, au creux de son aisselle. Il me serrerait très fort. »