Clémentine Beauvais
SARBACANE
exprim'
aout 2016
240 p.  15,50 €
ebook avec DRM 6,99 €
 
 
 
Hélène Gestern
Arléa Editions
arlea-poche
octobre 2013
300 p.  10 €
 
 
 

illustration Brigitte Lannaud Levy

 

Ancienne bibliothécaire, Aurélie Bouhours  a porté pendant dix ans son rêve d’avoir sa librairie. En 2007, à l’aube de ses quarante ans, celui-ci s’est accompli à Sully-sur-Loire tout près du très visité château du même nom. Quand il a fallu baptiser son enseigne, elle a eu du mal à trouver. « Je voulais que ce soit un peu drôle, mais on me disait de ne surtout pas faire de jeux de mots». C’est en pensant à son père brocanteur et à l’odeur des livres qu’elle aime tant, que s’est imposé « Au temps des livres », comme un hommage littéraire à sa passion pour l’objet relié, son papier et son âme. Mais ne vous fiez pas aux livres anciens qui ornent la jolie devanture rouge, vous êtes bien dans une librairie généraliste à la pointe de ce que la littérature contemporaine peut proposer. Bons conseils de lecture, assurés.

 

Quel roman français voulez-vous nous faire découvrir ?
« Mistral perdu ou les évènements » de Isabelle Monnin (Lattès). La relation entre deux sœurs dont l’une va disparaître  brutalement à 26 ans. Deux filles dans les années 70, avec la grande et la petite histoire qui se rencontrent et se télescopent. Ce texte permet de comprendre comment on vit avec le manque. Il m’a bouleversée.

Du côté de la littérature étrangère, que nous conseillez-vous ?
« Lettre à Helga » de Bergsveinn Birgisson. ( Zulma). Au cœur de la lande islandaise,  âpre et sauvage, un vieil éleveur de brebis écrit à la seule femme qu’il a vraiment aimée d’une passion hélas impossible. Cet homme simple et touchant nous raconte l’histoire de son amour raté avec une profonde sensibilité.

Y a-t-il un premier roman qui vous a particulièrement marqué ?
« Ces rêves qu’on piétine », Sébastien Spitzer (Éditions de l’Observatoire). Deux parcours qui se recoupent. Celui d’une petite fille qui fuit les camps de concentration durant les marches de la mort et celui de l’énigmatique Magda Goebbels qui va entraîner ses enfants dans sa chute  lors de l’effondrement du IIIème Reich. Un livre grave, mais très bien construit et tout à fait passionnant.

Quel livre vous êtes-vous promis de lire ?
« Voyage au bout de la nuit » de Louis Ferdinand Céline (Folio). Il m’oppresse, me glace. Quand je l’ai en main, je n’arrive pas à respirer. Mais je me suis jurée qu’un jour j’en viendrai à bout.

Quel est le livre-culte le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur ?
J’en ai deux. « Songe à la douceur » de Clémentine Beauvais (Sarbacane). Une réécriture d’Eugène Onéguine de Pouchkine. Une histoire d’amour entre deux adolescents qui se sont aimés et se retrouvent dix ans plus tard. L’écriture en vers est époustouflante. Ce texte est une perle avec un travail typographique  exceptionnel.   C’est presque un roman cinématographique. Le deuxième, c’est « Eux sur la photo » de Hélène Gestern. (Arléa).  L’histoire d’une femme qui a perdu sa mère quand elle avait trois ans et qui découvre dans les  papiers de la famille, une photo  de la disparue avec un homme qu’elle ne connaît pas. Elle va tenter de le retrouver. C’est un échange épistolaire captivant autour de la découverte d’un secret de famille.

Une brève de librairie :
Elle a un lien avec « Eux sur la photo ». J’ai rencontré un lecteur belge qui faisait du tourisme à Sully. Je lui conseille ce livre et en retour il m’envoie un message qui m’a marquée. Il avait perdu contact avec sa femme et ses enfants.  Après la lecture de ce texte, il s’est dit qu’il fallait absolument qu’il ne déménage pas pour que ses enfants le retrouvent avec les photos qu’il leur a laissées et qui pourront les aider dans leur enquête si un jour il leur prenait l’idée de reprendre contact avec lui.

Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy

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5 Rue Porte de Sologne
45600 Sully sur Loire
02 38 05 58 39

 

 
 
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