Un raz de marée, une île, deux adultes, neuf enfants, une barque pour huit et rien de plus, sinon quelques oeufs durs et des patates … Et la Mère qui murmure au Père – Qui vas-tu laisser ?, ce qui veut dire qui vas-tu laisser mourir … Et l’on choisit les plus faibles qui deviendront, au fil de l’eau, les plus forts.
Sandrine Collette nous entraîne une nouvelle fois dans un monde implacable où les sentiments se mêlent d’effroi et de cruauté, avec la lâcheté des uns et le courage des autres. Elle a l’art de jouer avec nos peurs, nos fantasmes, de nous emmener dans un univers aux limites de la folie. Une écriture précise qui nous happe de bout en bout. Les personnages, la nature et, comme à chaque fois, les animaux, qui jouent leur rôle, il y a eu les chevaux, les fourmis, ici ce sont les poules. Comment dire à quel point j’ai été submergée d’émotion à cette lecture, tendue à chaque page, frissonnante pour ces enfants perdus au milieu de nulle part et cet inutile désir en moi de vouloir leur venir en aide. Une fois le roman terminé, j’ai longtemps gardé dans mes yeux des images terribles et si fortes comme seule Sandrine Collette est capable d’en imprimer sur ma rétine. Quel talent !