Pourquoi y-a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? C’est à cette vaste question avec un tout aussi vaste talent que se sont attaquées Soledad Bravi et la journaliste Dorothée Werner. Remontant le fil de l’Histoire pour tenter de trouver une réponse, elles explorent la Préhistoire (les femmes accouchent, les hommes chassent), l’Antiquité avec des Egyptiens plutôt ouverts contrairement aux Grecs et aux Romains qui lui donnent le même statut qu’à un enfant. Point d’éclaircie durant les siècles suivant, où sa principale (voire unique) fonction reste d’assurer une descendance, mâle de préférence. Au siècle des Lumières, leurs affaires s’éclaircissent un peu, on leur concède une certaine intelligence et même de l’influence sur le monde des idées. Elles tiennent salon, aspirent à la liberté et l’indépendance, vont même participer à la Révolution française, qui lui octroyera certains droits comme celui de divorcer. Mais Napoléon les renvoie à la maison et à leur statut de dépendance, voire d’inexistence. A l’exception de quelques femmes au fort caractère comme George Sand par exemple, la soumission reste de rigueur. Tout au long du vingtième siècle, le combat féministe va se poursuivre sans relâche : droit de vote, droit d’ouvrir un compte bancaire, contraception, avortement, autorité parentale. La mode s’en mêle en les délivrant des contraintes vestimentaires. On pourrait dès lors imaginer qu’en 2018, tout est gagné, tout est acquis. La récente actualité nous montre qu’il y a encore pas mal de boulot à abattre. Un deuxième volume à venir pour Soledad et Dorothée ?