illustration Brigitte Lannaud Levy
Cinélittérature. En un néologisme tout est dit. C’est la plus littéraire des librairies de cinéma ou bien la plus cinématograhique des librairies de littérature. Au choix. Amoureux de ces deux genres, vous la trouverez à Paris à deux pas du Panthéon. Prenez le fonds de la mythique librairie de cinéma Ciné Reflet aujourd’hui disparue ; trouvez-lui un écrin raffiné dans le quartier latin mitoyen d’une des plus belles salles d’art et d’essai de la Capitale : le cinéma du Panthéon ; choisissez deux parrains -partenaires : une prestigieuse maison de production de cinéma « Why Not » et un libraire aguerri « Le thé des écrivains » et vous avez la recette d’un lieu singulier dédié au cinéma et aux belles lettres. Cinéphiles passionnés, vous y trouverez en neuf et en occasion une sélection exigeante d’ouvrages, mais aussi de cartes postales, affiches, papeterie, DVD, revues, tout pour garder la tête dans les étoiles. Pour gérer et animer cet espace unique il fallait un personnage pas tout à fait comme les autres. C’est ainsi que le vibrionnant Marc Benda auteur belge aux mille et une vies a rejoint l’aventure en 2015. Il vous accueille, vous conseille, vous fait rêver et n’aime rien tant qu’organiser de jolies rencontres entre le 7em art et toutes les autres disciplines artistiques dont le cinéma se fait l’écho. De quoi enchanter des « cinébibliophiles » en tous genres, du quartier et d’ailleurs.
En littérature française que nous recommandez-vous de lire ?
« La voix manquante » de Frédérique Berthet (P.O.L). Un texte qui nous fait pénétrer dans les coulisses du film de cinéma-vérité de Jean Rouch et Edgar Morin : « Chronique d’un été ». On y découvre l’approche qu’ils ont eue du personnage de Marceline Loridan- Ivens et des souvenirs poignants de sa déportation.
Et du côté des auteurs étrangers quel est votre coup de cœur ?
« Faire un film » de Sydney Lumet (Capricci Editions) qui est une immersion complète au cœur de la création cinématographique et de toutes ses étapes. Il part de l’idée même du scénario jusqu’à la réalisation du film. Toujours chez Capricci vous avez aussi un ouvrage incontournable « En un clin d’œil» de Walter Murch. Monteur de Francis Coppola, il partage quarante années d’expérience dans son domaine et aborde le crucial passage de l’argentique au numérique.
Y a-t-il un premier roman qui vous a particulièrement marqué ?
Oui, celui d’un primo romancier de 69 ans, cinéaste français de grand talent : Régis Wargnier. Il vient de publier « Les prix d’excellence » chez Grasset. Un roman où il reprend les thèmes chers à son œuvre de réalisateur : l’Indochine, les questions de classes sociales, les soubresauts de l’histoire, l’amour, la sexualité et le cinéma. À travers le roman et toutes ses possibilités il s’ouvre aussi à d’autres territoires que la littérature autorise.
Quel est le livre culte, le plus emblématique de la librairie ?
« Hitchcock Truffaut» (Gallimard). En 1960 Hitchcock accepte de répondre sur une période de quatre ans à 500 questions sur sa carrière posées par le cinéaste français journaliste des Cahiers du cinéma : François Truffaut. Ce beau livre est une référence dans le genre. Tout récemment et sur ce même type d’entretiens vous avez aussi le formidable « Haneke par Haneke » mené par Michel Cieutat et Philippe Rouyer (Stock).
Une brève de librairie :
Nous avions organisé une rencontre autour des séries télé et Jean Pierre Darroussin devait nous rejoindre pour « Le bureau des légendes » qui retrace les péripéties d’une cellule d’élite du renseignement français. L’acteur qui interprète le chef de la DGSE était en retard et quand il nous a rejoints, sa présence magnétique, la sensibilité de ses propos ont créé un moment de grande émotion entre réalité et fiction. Inoubliable.
Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy
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