l e c r i t i q u e i n v i t é Alexandre Fillon (Lire, Le JDD) a choisi Depuis ses débuts avec « Le silence de Gabrielle », Sophie Avon a un don manifeste pour les ambiances un peu troubles. Ses romans d’apprentissage sont toujours sensibles et incarnés. Son dernier livre, « La petite famille », est une vraie réussite. Les deux protagonistes principaux, Camille et Ron, se sont installés à Amsterdam. Lui est anglo-néerlandais et étudie pour devenir avocat. Elle vient du Sud-Ouest et crée des bijoux. Ils sont jeunes, ils s’aiment. Du moins apparemment. L’affaire se complique avec l’arrivée de leur premier enfant, un garçon prénommé Sasha. L’équilibre du couple vacille plus encore quand Nina, une danseuse amie de Camille, s’installe à son tour à Amsterdam… Sophie Avon avance ses pions sans l’air d’y toucher. On aime sa manière de dessiner le portrait de Nina qui comprend qu’elle n’arrivera pas à tenir ses promesses ou de Camille qui se sent si vulnérable. Sa façon de faire monter progressivement la tension, de distiller le malaise. On pense à Emmanuèle Bernheim en lisant « La petite famille », et on sort sonné et impressionné par le tour de force. Propos recueillis par Pascale Frey |
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