La rédaction l'a lu
Chaque femme est un romanSur son blog, Fanny Chiarello déclare qu’elle déteste s’entendre dire qu’elle écrit « de beaux destins de femme ». Ce roman, construit en neuf nouvelles, ou neuf chapitres, est en quelque sorte « une réponse ironique à ce regard sur [son] travail ». L’auteure d’« Une faiblesse de Carlotta Delmont » y brosse neuf portraits de femmes en mouvement, autant d’héroïnes contemporaines qui battent en brèche l’idée d’un supposé destin de femme. On adore ! Neuf femmes Elles sont, dans l’ordre : âgée, révoltée, mère de famille, lesbienne, dépressive, artiste du son, adolescente, auteure, journaliste de radio, mais il serait absurdement réducteur et stéréotypé de dresser une telle liste de ces personnages qui ne se laissent justement pas enfermer dans des cases ; la vieille dame est révoltée, l’écrivain est lesbienne, l’adolescente un peu dépressive… Elles ont chacune une identité et un ancrage dans une petite ville du Nord de la France, une station balnéaire ou à Paris. Elles sont souvent de passage, hors de leur sphère familiale ou géographique, voire hors d’elles. Et si elles ne se connaissent pas, elles vont se croiser sans le savoir et se retrouver parfois dans une même nouvelle. Qu’est-ce qu’une femme libre ? En neuf chapitres et une vingtaine de pages pour chacune, Fanny Chiarello saisit ses héroïnes au moment d’un questionnement sur leur choix et leur rôle social, à cet instant qui précède la rupture ou le nouveau départ, et qu’elle nomme si justement « une révélation au bord de la conscience ». La maternité, l’amour, la solitude, le couple, la sexualité, le travail, voilà les thèmes très contemporains qui traversent le livre. Victimes du désir de l’autre, des injonctions sociales et des clichés, toutes cherchent l’issue de la liberté, par la fuite, l’art, la solitude ou la révolte. Sans pesanteur ni gravité, l’auteure écrit comme des variations à partir d’un thème musical, avec échos et récurrences, fantaisie et ironie, insufflant une légèreté de ton et une mélancolie du quotidien qui accentuent notre identification à ces femmes.
Les internautes l'ont lu
coup de coeur
Saisissant
« C’est comme si mon oeil interne était poché. Avons-nous un oeil interne, comme l’oreille ? Le mien est poché. » |
|