A quoi tu joues, le loup ?
Jo Hoestandt, Laurent Richard

Père Castor-Flammarion

24 p.  13,50 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Oh le gentil loup !

Chaque nuit, Jean rêve du loup. Mais à quoi ressemble-t-il vraiment ? Il ne saurait le dire, puisqu’il court bien plus vite que lui, pour ne pas que le monstre l’attrape et le dévore… Au moment de se coucher, il retient son papa pour lui confier sa peur. Alors, par tous les moyens, ce dernier tente de le rassurer en dédramatisant et en l’amusant : et si ce n’était pas un loup mais « un escargot qui s’entraîne pour les jeux olympiques? » ; est-ce vraiment pour le manger ou peut-être désire-t-il seulement « lui piquer son goûter » ? A force, le petit Jean ne rit plus ; et même si la lumière reste allumée, pour éloigner les monstres de l’ombre, il rappelle encore sa maman. « Respire », lui conseille-t-elle d’abord. Et c’est vrai, ça fonctionne. Le petit garçon sent déjà venir l’apaisement. Et une nuit, qui sait, Jean et le loup feront connaissance et deviendront amis… Mais que pourraient-ils bien se raconter tous les deux ?

Si l’univers de la nuit, peuplé de monstres, loups, sorcières ou ogres, n’existe que dans les chimères enfantines, il parvient à angoisser terriblement. Aux parents d’écouter, de calmer, de consoler. Mais quand les peurs nocturnes s’installent durablement, il semble parfois difficile d’en venir complètement à bout. L’histoire du soir est déjà un excellent rituel pour préparer au sommeil ; dans cet album, l’enfant affronte ses peurs, puisque le loup est matérialisé. Le bleu nuit domine pour illustrer le loup et le cauchemars, mais les couleurs vives (rouge, rose, vert) représentant les jeux entre le l’animal et l’enfant, rappellent sans cesse qu’une amitié est possible. La force de cet album, derrière un récit tendre et poétique, contribue à éloigner la peur, à apprivoiser le stress, mais aussi à accueillir l’inconnu et le spontané avec bienveillance et sérénité, au quotidien, en se rendant maître de la situation, et en sachant s’apaiser soi même.

 

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