Le roi, Donald Duck et les vacances du dessinateur
Patrick Roegiers

Grasset
litterature française
janvier 2018
304 p.  20 €
 
 
 
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Quel titre que celui-là ! Tout un programme.

De l’humour, vous l’avez bien compris. Patrick Rogiers aime mettre en scène des personnages ayant vécu à la même époque et les placer au coeur d’une fiction. Mêler le vrai du faux, le faux du vrai.

C’est ce qu’il a fait ici au centre de ce roman qui contient lui-même le tournage d’un film.

Nous sommes en Suisse, pays neutre en 1948.

A cette époque, le roi Léopold se trouve en exil dans ce pays, Georges Rémy mieux connu sous le pseudo de Hergé s’y trouve également. Il se repose, dépressif , ne trouvant plus l’inspiration.

Patrick Rogiers a imaginé que ces deux-là se rencontrent au bord d’un lac suisse… Il va plus loin, ils vont faire partie d’un film dont ils seront les acteurs principaux, entourés de vrais comédiens qui eux joueront les rôles secondaires.

On mélange le vrai au faux….Le film par exemple au lieu de se tourner dans le vrai cadre naturel se tournera exclusivement dans des décors en carton pâte mais à l’intérieur de ceux-ci tout le reste sera plus vrai que nature : la vaisselle, le champagne, les verres en cristal… Réalité et fiction, la marge est faible.

Peu à peu Léopold et Hergé vont se livrer, laissant paraître leurs faiblesses, leurs fêlures, leurs secrets.

Et Donald Duck dans tout ça me direz vous ? C’est le gardien du lac.

Les acteurs jouant les rôles secondaires sont entre autres Tex Avery, Charlot, Laurel et Hardy, les Marx Brothers mais aussi Gloria Swanson, Einstein, la Castafiore, Greta Garbo y font leur apparition.

On retrouve une foule de films et d’acteurs d’Hollywood et d’ailleurs des tas de références cinématographiques.

Les dialogues entre Léopold et Hergé sont succulents, plats, convenus, amusants, ils m’on fait sourire tout au long de la lecture.

La Suisse, elle aussi est au coeur du récit, tous les clichés la concernant sont mis en évidence.

On se promène au bord du lac, c’est joli mais c’est la surface. Que se cache-t-il dans la vase ? c’est un peu le sujet que nous cachent Léopold et Hergé ?

J’ai passé un agréable moment de lecture.

Ma note : 8.5/10

Les jolies phrases

Le jeu n’est pas une imitation de la vie. Jouer, c’est vivre.

Il n’y a pas que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Les extrémités du temps se rejoignaient.

Le bonheur est une réalité qu’on invente. Il n’existe pas par lui-même.

On ne le connaît vraiment que si on tente de le poursuivre.

Rien n’est plus ennuyeux que la perfection.

Ce que l’on trouve compte moins que ce que l’on recherche.

Le cinéma n’est-il pas l’art d’inventer du vrai à partir du faux et du faux à partir du vrai ?

Le cinéma est l’art du retour permanent et le roman celui de la reprise incessante. On ne vit pas deux fois. Ce qui est fait l’est une fois pour toutes. Et il impossible de revenir en arrière.

Dans le film qu’il venait de réaliser, comme dans le roman qui s’était déroulé, tout était vrai parce que tout était imaginé.

Le roi ne peut rien dire. Il en avait pris son parti et faisait sien le proverbe suisse « Mieux vaut être haï ou redouté que ridicule ». Et aussi celui-ci : 3les plus moqueurs sont ceux qui auraient le moins le droit de l’être ».

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