La Dernière séance
Chahdortt Djavann

Le Livre de Poche
août 2013
456 p.  7,90 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Vivre libre

Chahdortt Djavann sait de quoi elle parle. Cette Iranienne exilée en France garde en elle une rage, une révolte contre son pays qu’elle ne peut, pourtant, s’empêcher d’aimer.

Son héroïne, Donya, fuit l’Iran du début des années 90, après un viol collectif et un pseudo mariage. Partir, oui, n’importe où, loin de cette mère glaciale, de ce père presque fou, de ce pays où les femmes n’ont que le droit de se taire. Révoltée, elle l’est depuis l’enfance, petite fille différente qui sait depuis toujours qu’elle n’a pas été désirée.

Donya réussit à s’envoler pour Istanbul, une ville rêvée, orientale, tolérante où elle ne connaît personne. Mais la vie est ainsi faite qu’elle y trouve un appartement de rêve chez une logeuse généreuse, un job qu’elle aime, des amis. Donya est une force de la nature, capable de travailler jour et nuit pour son seul et unique but : émigrer ailleurs. Mais tous les trois mois, son visa expire. Elle doit alors passer la frontière, aller en Bulgarie où elle voyage dans des conditions pénibles et croit même mourir de froid. Jusqu’à ce qu’un jeune homme lui propose de le rejoindre en France.

Parallèlement, Donya raconte ses visites chez son psychanalyste, des années plus tard, à Paris. Un psy qui paraît souvent plus préoccupé par ses propres problèmes que par les dires de cette belle Iranienne, quelquefois hystérique, souvent ironique. Une femme qui pense trop à la mort même si elle lutte contre ses pensées morbides. Qui ne veut plus entendre un mot sur l’Iran et sur ses parents, même si elle ne parle que d’eux.

De ces pages nerveuses et passionnantes, le lecteur découvre plus que l’histoire d’un pays. C’est le récit d’un destin — tragique — de femme brisée mais déterminée, qui se battra jusqu’au bout pour vivre libre.

 

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