Le blues du boxeur
Michael Enggaard

Gaïa
mai 2018
320 p.  22 €
ebook avec DRM 14,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Aimer, un poing c’est tout

Frank aurait pu devenir un tout bon en boxe, il en avait l’étoffe et son père Gerhard, qui l’a élevé seul après la mort de sa femme, l’avait lui-même formé, à la dure. Mais Frank a raccroché les gants, pris quelque distance avec son père et préféré devenir garagiste.
Gerhard est victime d’un accident. Convalescent, il a besoin de soins à domicile. C’est Ellen qui débarque chez lui, compétente, motivée, empathique, mais solitaire depuis longtemps à la suite d’une liaison… dangereuse.
Gerhard est couvert de dettes, faute de pouvoir bosser elles grossissent et ses créanciers sont tout sauf conciliants, Frank va l’apprendre à ses dépens. Chez son père il rencontre bien sûr Ellen et découvre ses qualités humaines, mais pas que : ses fantômes intimes à elle aussi, en plus des « petits » secrets de Gerhard que cette période de crise force à dévoiler.
Dans un style « relax » plutôt agréable (en tous cas c’est l’ambiance rendue par la traduction), M. Enggaard nous fait découvrir la mentalité danoise et les quartiers populaires de Copenhague. Sympa l’ambiance. Il campe une fine équipe de personnages attachants, ficelle un petit suspense de bon aloi dans la famille des cogneurs et chez les petites frappes du coin, sans oublier de faire monter en douceur la mayonnaise d’une relation pleine de respect mutuel, le tout vers un affrontement final qui réserve son lot de surprises.
Un bon moment de lecture, pas prise de tête mais pas dénué de fond. Un premier livre prometteur !

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« Sa vie à elle ressemblait de plus en plus à un vinyle de Léonard Cohen, la tête de lecture coincée entre deux sillons. »

« Ça restait un mystère pour lui qu’un sport aux valeurs édifiantes telles que la persévérance et la discipline soit à ce point passé de mode. »

Bienvenue à Copenhague, la Belle du Nord. Au Danemark, tout le monde se tutoie, c’est la règle. Ainsi, quand Frank rencontre Ellen chez son père, ils se tutoient naturellement. Elle assiste également dès son arrivée chez ce vieux monsieur rescapé d’un grave accident du travail à la tension qui règne entre père et fils. Tous deux anciens boxeurs, ils se voient très peu depuis que Frank a raccroché les gants encore très jeune, au terme d’un combat qu’il a gagné mais qui l’a laissé pantelant. Ellen, de son côté, a choisi de devenir infirmière à domicile pour changer de vie, tourner la page d’un passé douloureux. De chantage en figuration théâtrale, nous assistons à la naissance de leur relation… Un premier roman au charme virevoltant qui nous offre une tranche de vie dépaysante. Solidement ancrée dans la monde de la boxe, l’intrigue s’élargit à la description de la société danoise contemporaine et le tout est très attachant (on pense à Borgen pour l’ambiance bien que rien n’évoque jamais la politique).

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