Ce livre vous donne un sacré coup de poing. Dès les premières lignes, on apprend que Desmond, 15 ans, couche avec sa mamie. Il est vrai qu’elle n’a pas 40 ans, étant tombée enceinte à 12 ans. Elle a eu de six pères différents cinq garçons portant les noms des Beatles, et une fille, la maman de Desmond. Lequel est élevé, avec amour, par un de ses oncles, Lionel, une espèce de géant, délinquant notoire et éleveur de chiens féroces qu’il nourrit au tabasco. Etc.
L’histoire raconte ce qu’il advient de Lionel Asbo (acronyme d’une catégorie pénale signifiant « comportement anti-social ») lorsqu’il devient milliardaire à la loterie, suivi à la trace par la presse people, et claquant son fric en de monstrueuses et violentes tournées dans les bars. Entretemps, Desmond a fondé un foyer. Il est le seul de la famille à avoir fait des études. Jusqu’au bout il est rongé par cette histoire de câlins avec sa mamie, non par le remords, mais par la peur que tonton Lionel l’apprenne.
Le livre dépeint avec un humour ravageur une banlieue défavorisée d’Angleterre, les petits voyous, les ridicules des femmes, des journalistes et des patrons s’inclinant avec obséquiosité devant l’ancien taulard. Il est écrit dans une langue magnifique, un véritable volcan verbal.
Si l’on en croit le titre, Lionel est le héros du roman. Mais on le voit par les yeux de Desmond, le doux, le tendre, dont l’amour est le plus fort.
