Je vous le dis tout de suite, rien que pour le personnage de Priam Monet, ce polar vaut le détour !
Priam Monet… Déjà, un nom pareil, ça ne s’invente pas sauf quand on a une mère prof d’histoire grecque à la Sorbonne et amoureuse de l’Iliade.… Quant au physique, c’est encore une autre histoire : « Il était très grand – un mètre quatre-vingt-seize – et gros, très gros. La dernière fois qu’il s’était pesé, deux ans auparavant, la balance affichait un douloureux quintal et demi. Il n’avait pas réitéré l’expérience, mais il savait que depuis, il avait encore grossi. Ses traits qui auraient pu être séduisants étaient noyés dans les replis de la chair. Ses yeux exprimaient une lassitude définitive et une mauvaise humeur permanente. Personne n’aimait Monet, lui le premier. Et Monet le rendait bien à tout le monde, surtout à lui-même. »
Alors quand notre Priam Monet débarque de Panam à la gare de Thyanne, il est comme dépaysé ! En plus, la montagne, ce n’est pas franchement son truc : trimbaler ses cent cinquante kilos sur des chemins pentus voire franchement escarpés, très peu pour lui.
Quant à l’air pur des Alpes, la neige au mois de mai, les épicéas odorants, les vaches et la gentiane, il n’en a cure. De toute façon, il n’est que de passage. Ah oui, j’ai oublié de vous dire, Priam Monet est flic, de ceux qu’on surnomme les « bœufs-carottes » : commandant de l’IGPN, la police des polices. Juste un petit contrôle de routine, voir si tout tourne bien dans ce petit poste de police aux frontières, vérifier le fonctionnement des services, l’organisation interne, les registres administratifs et ciao les gars, il repart bien vite dans son onzième arrondissement…
Sauf que, vous imaginez bien que ça ne va pas se passer comme ça ! Dans ce coin paumé près de la frontière italienne, on se demande au fond qui fait la loi et qui a le pouvoir : l’industriel qui fait tourner les dernières usines ou les flics ? Il faut dire que des emplois, il n’y en a pas des masses dans ce bout du monde alors on est prêt à fermer les yeux sur certains agissements pas nets.
Mais lorsque l’on découvre un cadavre de migrant au pied d’une falaise, les choses se compliquent. Un accident ? C’est ce que tout le monde pense. Il faut dire que ça arrange tout le monde… Mais si cet homme mort n’était pas un migrant ? Et si cet accident était un réalité un meurtre ? Comme je vous le disais, notre Priam Monet va devoir supporter un peu plus longtemps que prévu « cette bande de flics culs-terreux, ces gardes-barrières qui couraient toute l’année derrière des types dépenaillés… Servier avec sa moustache à la con, Ludo avec ses blagues à la con, Maurice avec … ses moustaches à la con aussi, Claire avec… Il ne savait trop quoi en fait. Il aimait bien Claire et ça l’énervait, ça aussi. »
Vous verrez, lui qui n’aime pas trop la paperasse, il va très vite trouver à s’occuper autrement dans ce bled paumé où tout le monde se connaît depuis belle lurette et où règne la loi du silence. Pour sûr, ici, les secrets sont bien gardés…
On ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser au film de Spencer Tracy : Un homme est passé dans lequel descend d’un train un certain Macreedy qui vient pour interroger des habitants qui se montreront de plus en plus agressifs à son égard.
Un très bon polar social, bien rythmé, plein de suspense et de fausses pistes, avec, ce qui ne gâche rien, une bonne dose d’humour… un roman écrit par un ancien flic devenu consultant international en lutte contre le crime… bref, quelqu’un qui sait de quoi il cause !
Allez, ne perdez pas de temps, vous verrez, c’est beau les choses vues de haut… Vous avez le vertige ? Dommage pour vous !
PS : Monsieur Guillaume, nous, lecteurs, sommes devenus très accros au personnage de Priam Monet. Donc, SVP (mains jointes), si vous pouviez nous en reparler un jour ou l’autre, ce serait vraiment très très sympa ! Merci d’avance !
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