L’esperluète illustration Brigitte Lannaud Levy L’esperluète que l’on peut écrire aussi avec deux «t » est un signe typographique de la ligature du e et du t, représentant le mot « et », comme le logogramme &. Quand il y a dix ans Olivier L’Hostis a repris la librairie Legué, institution chartroise depuis 1947, avec sa compagne Frédérique Garcia (ex-« Folies d’encre » à Montreuil), ils rebaptisent les lieux de ce joli nom du sigle qui communément termine l’alphabet et qu’on appelle la 27e lettre. Ils en ont fait un élégant logo dans une police majuscule et cursive que l’on remarque sur les vitrines de cette vieille maison du XVIeme siècle dont on dit qu’elle a vu passer Henri IV, le jour de son sacre. La façade intérieure d’époque, aussi belle que celle de l’extérieur, est l’une des attractions touristiques de Chartes, mentionnée dans tous les guides de voyages sur la ville. Jusqu’alors, Olivier L’Hostis connaissait le métier de libraire à une distance très relative pour avoir créé et dirigé le Syndicat de la Librairie française pendant dix ans. Après une formation de libraire auprès de l’équipe de la Galerne au Havre il a traversé le miroir pour prendre les rênes de ce bel espace de 500 mètres carrés et diriger l’équipe de 14 personnes qui l’anime. « Le plus important c’est de ne pas être qu’un vendeur de livres, mais provoquer des rencontres. Si l’on veut qu’un libraire donne le plus possible, il faut lui en demander le moins possible. Le laisser libre de ses choix, de ses avis, de ses envies, de ses impulsions. Le bon conseil s’exerce toujours dans la rencontre à un moment précis avec l’idée de transmettre du plaisir ». Rencontre avec un libraire heureux qui exerce son métier dans un rapport amoureux avec les livres, les lecteurs, les auteurs, la littérature. Quel roman nous recommandez-vous de lire ? Du côté des auteurs étrangers, que nous recommandez-vous ? Eric Plamandon est québécois, il écrit en français. J’ai beaucoup aimé son dernier roman Taqawan (Quidam), un thriller à l’américaine dont le personnage principal est la nature. Dans un contexte de répression policière du peuple Mi’g maq, une jeune femme indienne fuit dans la forêt poursuivie par les forces de l’ordre. Alors qu’un garde-chasse va changer de camp en sa faveur, les flics pourris vont vouloir se venger. Une course-poursuite s’engage au sein d’une nature sauvage. C’est un texte court, nerveux, très bien troussé. Y a-t-il un premier roman qui vous a marqué ? Quel est le livre le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur ? Quel livre vous êtes-vous promis de lire ? Une brève de librairie. Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy
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