Peu de professeurs sont formés pour appréhender la dyslexie, et ainsi adapter leur enseignement, leurs évaluations. Au terme d’une formation sur le sujet, Delphine Pessin (professeure de français au collège) a voulu raconter le parcours d’un adolescent qui se débat avec ses difficultés. D’une expérience, elle a écrit son deuxième roman et c’est en se glissant dans la peau de Dylan qu’elle entraîne le lecteur dans un univers fait d’efforts, de concentration, mais aussi de bêtises et d’humiliations quotidiennes. Le lapin d’Alice toujours en retard, à la traîne, derrière les autres, c’est le héros ; celui qui refuse de lire, rouge de confusion, c’est lui aussi ; celui qui récolte un zéro alors qu’il a travaillé d’arrache-pied toute la soirée avec son père, c’est encore lui. Renvoyé trois jours du collège, Dylan se sent incompris : mal à l’aise, il n’a que le rire pour se sortir des situations compliquées – comme les heures de colle, les altercations avec les professeurs -. Il peut aussi compter sur ses amis de toujours, Martin et Pauline, les deux autres mousquetaires, qui le soutiennent quoi qu’il arrive.
L’originalité du récit tient au secret de Dylan : honteux, il n’a avoué à aucun professeur, aucun autre élève, sa particularité. Et c’est lors de son entrée en sixième que tout bascule : sur les pages blanches, les mots dansent, s’envolent, tandis que l’adolescent peine à les retenir. Même s’il a développé d’autres formes d’intelligence, parvenu difficilement en quatrième il ne les partage pas, a baissé les bras, se contentant de rester passif en cours et se classant parmi les derniers de la classe. Finalement, c’est avec l’aide de sa professeure de français qu’il découvre le théâtre et la mise en scène, un moyen pour avancer et se sentir enfin lui-même.
Le roman est disponible dans sa version numérique (12-21) pour faciliter la lecture des enfants dyslexiques et dans sa version audio (Lizzie).
