Paris, 2016. Deborah emménage avec Pierre. C’est très tôt dans leur histoire, pas vraiment réfléchi mais très voulu : le 13 novembre a tout changé; pour eux (comme pour tous les français je crois) la perception de la vie en a été profondément modifiée. Pour eux (comme pour nous encore) ça a induit de réels vacillements. Tout a continué bien sûr, mais on s’est tous demandé si on allait y arriver, à « continuer », parce que c’était impossible d’y ajouter sa suite attendue « comme avant ». Mais donc Deborah et Pierre s’installent ensemble dans un appartement près de la gare du Nord. Une semaine sur deux y vivent également leurs enfants respectifs, Léo pour Deborah et Salomon pour Pierre, deux pré-ado que tout oppose. Et immédiatement, Salomon pose problème…
Émilie Frèche s’attaque dans ce dixième roman au thème du « vivre-ensemble » avec ou sans tiret et en décline les différentes acceptions, mais ce faisant elle nous offre surtout une tranche d’Histoire parfaitement rendue. Son diaporama social de l’année 2016 est parfait, tant en ce qui concerne les relations familiales que sociétales. La tension est maintenue tout le long du roman qu’on dévore et l’épilogue est tout autre que celui qu’on imaginait. Très fort !
Je suis très contente d’avoir lu ce roman pour ce qu’il est, un roman (et un plutôt bon d’ailleurs) avant d’avoir eu connaissance de la polémique le concernant. C’est clair qu’elle en prend pour son grade, la « MdS » (mère de Salomon) mais toute cette agitation est pénible. C’est le pouvoir et le droit du romancier que d’écrire ce qu’il veut.