Avec ce titre « La Papeterie Tsubaki » de Ogawa Ito, j’étais assez perplexe mais je connaissais déjà l’auteure avec « Le Ruban ». Je me suis posé la question : « une papeterie ? Que peut on écrire de particulier sur ce sujet ? » J’ai été bien surprise et agréablement. Je dois dire que j’aime de plus en plus cette littérature japonaise aussi exotique pour nous, Occidentaux.
Ogawa Ito avait dit, lors d’une interview que les lieux et les gens idéaux sont dans son imaginaire.
Au premier abord, la couverture aussi joliment colorée de ce livre donne l’aspect simplifié d’une papeterie japonaise (les enveloppes, les pinceaux, l’encre de Chine…), avec son style épuré – une maison arc-en-ciel.
J’ai ressenti une certaine douceur avec sa simplicité pourtant tellement attirante.
Chaque chapitre correspond à une saison : l’été (夏,Natsu) – puis l’automne (秋, Aki) –
– l’hiver (冬, Fuyu) et le printemps (春, Haru).
On commence donc en été à Kamatura au Japon, avec Ameniya Hatoko qui reprend la papeterie tenue par sa grand-mère, « l’Aînée », après son décès et où elle exerçait le métier d’écrivain public. Rien de bien passionnant d’après vous ? C’est une vie « normale » qu’elle mène ? Mais détrompez-vous : c’est une vie faite de regrets, de ruptures, de chagrins, de deuils, de bonheurs, d’amour, d’amitiés, de rencontres.
Hatoko en côtoie de ces vies normales, venant demander l’aide d’un écrivain public afin d’écrire toutes sortes de lettres pour lesquelles elle s’attache à apporter LA touche nécessaire correspondant au genre de correspondance. Tout y est minutieusement étudié : du style de papier, à l’encre elle-même, à la façon d’écrire, une réelle implication pour son art.
Ogawa Ito en dit beaucoup sur ces vies normales. Pour elle, il faut éviter les regrets – il faut réparer ses erreurs – il faut accepter la gentillesse et la donner en retour. Pour Amenuya Hatoka, cela ressemble donc à une vie normale à Kamakura,
Dans cette atmosphère japonaise, feutrée et pleine de poésie, j’ai trouvé un grand nombre de renseignements sur ce métier, sur la vie toute simple de l’héroïne et je suis arrivée à la fin, toute surprise, car touchée par l’écriture de l’auteure, sa faculté de raconter aussi simplement des faits qui auraient pu sembler anodins.
Dans « Le Ruban » d’Ogawa Ito la sensation était aussi poétique et sensible.
Ce que j’ai également apprécié, ce sont les textes en japonais, cette calligraphie aussi curieuse et mystérieuse pour la néophyte que je suis. L’enchantement vient aussi de l’amour entre Hatoko et sa grand-mère qui lui lègue son savoir-faire, le métier d’écrivain public auquel s’attache l’héroïne avec une grande passion.
Un livre à découvrir sans tarder pour éprouver une agréable fraîcheur. Est-ce dû à l’atmosphère japonaise feutrée avec sa poésie ? Chacun y verra la beauté. En tout cas c’est mon ressenti personnel et quand j’ai reposé le livre une fois fini, je suis restée rêveuse avant de revenir à la réalité, avec mon retour en France après un si beau voyage par ma lecture.