Salina pleure son destin contrarié. Salina s’extrait de son corps souillé. Salina ne survit que pour mieux se venger. Salina élève son fils pour qu’il puisse conter son histoire et l’enterrer en lui offrant la tranquillité. Il souffle un vent épique dans « Salina les trois exils », court et palpitant récit de flammes et de brasiers que Laurent Gaudé, dans la veine de « La mort du roi Tsongor », nous livre cet automne.
On y retrouve des paysages désertiques brûlés par le soleil où des tribus ancestrales s’affrontent et des destinées basculent à l’aube d’un bonheur naissant. La jalousie, la soumission et la cruauté font chavirer la barque de Salina, condamnée à errer dans le désert de pierres. Mais sa haine ne cessera de grandir et ne s’apaisera que lorsqu’un troisième fils lui sera donné, don consolateur et réparateur qui lui permettra de cicatriser ses plaies et de partir en paix dans l’île cimetière.