Cette BD publiée en 3 parties dans des formats souples est une plongée dans l’urbain. Le pénitencier permet de renforcer l’isolement et la tension existants chez tous les personnages. Cela reflète également l’état d’esprit de ce protagoniste, personnage mutique et charismatique. Par des flashbacks, les auteurs amplifient le secret de Silencio. Nous sommes à la limite du fantastique et le format augmente cela. C’est un comics urbain, physique et très masculin (sauf pour la très puissante mère adoptive de Silencio) qui se déploie devant nous. Certaines scènes font penser à des grands héros du comics, meurtris par des douleurs d’enfance et habités par une sorte de rédemption. Le rythme du récit est très soutenu et les pauses dans la cellule permettent nous pas de souffler mais de jouer avec des ruptures. Le montage est vif, les personnages virulents et les dialogues ciselés.