Denis Soula déroule deux histoires de femmes brisées sur un peu moins de 100 pages pour les faire se croiser en toute fin de livre.
L’une élève seule sa fille aînée après le décès de la plus jeune. L’autre tue pour la France et extermine une liste de personnes ayant perpétré un attentat au Liban. Rien ne semble prédisposer ces deux femmes, solitaires aussi bien dans l’âme que par la force des choses, à se rencontrer et pourtant, leurs destins respectifs vont faire se croiser leurs routes.
Crédible ou pas, on s’en fiche complètement. De la rencontre aussi d’ailleurs. Même si le récit y trouve la concrétisation, évidente, de la brutalité, de la tension qui animent l’écriture de Denis Soula.
Toute la force de ce très court récit réside dans le chemin de ces deux personnes avant leur rencontre. Celle-ci n’est qu’un « dommage collatéral » et ne constitue pas l’intrigue essentielle du livre. Les trajectoires de ces deux « projectiles », lancés par Denis Soula, sont tendues, parfaites, comme si elles ne pouvaient jamais retomber vers le sol.
Et puis, aussi dissemblables soient ces deux femmes, une indéniable humanité les réunit pourtant dans un final où celle-ci prend le pas sur la haine et sur la violence.
Entre roman et novella, en fait, je n’aurai qu’un seul regret : que ce texte ne soit pas (beaucoup) plus long pour que le plaisir dure un peu plus. Du coup, je vous fais un billet court pour que vous vous ruiez plus vite sur ce livre.