Jane Louise est une grande liane, vous savez, ce genre de fille tout en angles, d’une élégance innée et dotée d’une répartie jalousable ? Un métier de rêve (dans une maison d’édition new-yorkaise), une meilleure amie géniale, un mari qu’elle aime, elle a tout, Jeannette, alors pourquoi donc ne la déteste-t-on pas ? Parce qu’elle pétille, pardi. Parce qu’elle a 40 ans, qu’elle va devenir maman pour la première fois, que son patron lui remue les hormones à son esprit défendant, qu’elle est pleine de doutes, et que la magie de la prose enchanteresse de Laurie Colwin donne envie d’imiter les petits chiens à l’arrière des voitures d’antan, oui oui oui oui oui, on hocherait la tête à toutes les pages, c’est ça, exactement, oh oui, comme ça, tout est juste, tout est tellement parfaitement exprimé avec tant de spiritualité, c’est si bon cet univers ouaté, ces familles défaillantes et cet humour, mon dieu, je suis folle des phrases de Laurie Colwin.