Les internautes l'ont lu
le tiers sauvage
Clara Clossant a 30 ans, elle vit dans un triste appartement devant un viaduc. Pour vivre, elle écrit des catalogues d’art pour des ventes aux enchères. Sa vie est un gruyère et elle aimerait s’évader persuadée que si elle tombe dans le bon trou, celui de la fiction, cela changera sa vie. Son rêve, écrire, être sur le fil entre rêve et réalité. La frontière est tellement mince lorsqu’elle écrit entre réel et imaginaire. L’écriture ça doit le connaître, lui, Marcus Klein, écrivain parisien à succès. Il vient de s’installer à Bruxelles. Elle devient son assistante, elle va pouvoir mettre son projet en oeuvre, l’espionner pour comprendre sa popularité, son but ultime en faire un roman. Mais ce que l’on imagine et ce que l’on vit sont tout autre, je n’en dis pas plus pour la suite de l’histoire si ce n’est qu’on va beaucoup voyager tout en restant à Bruxelles et en Bretagne, Calias, la Thaïlande à portée de main. Ce roman, c’est l’histoire de l’écriture, de la création, le pouvoir des mots, de la littérature. Il nous parle du processus de création où la frontière est mince pour les personnages imaginés, ceux qui habitent l’auteur et la réalité. Difficile de faire la part des choses entre ce que l’on imagine et ce que l’on vit. J’ai apprécié les nombreuses références littéraires. Ce roman c’est aussi le roman dans le roman, celui de Marcus, l’ancien, le nouveau, celui de Clara. C’est un roman à tiroirs que l’on peut lire de différentes façons en y abordant différents thèmes comme les migrants, le succès, la recherche de soi, l’amour entre autre. La construction est originale, chaque roman s’emboîtant dans le principal comme des poupées russes. Le livre est composé de trois parties. J’ai de loin préféré la première plus dynamique et efficace. La suite m’a moins convaincue, m’enlisant dans la lecture même si le thème et la construction m’ont convaincue. Peut-être pas lu au bon moment. Ma note : 6.5/10 Les jolies phrases C’est l’incertitude qui fait peur. On a toujours peur de ce qui vient, jamais de ce qui se produit, puisqu’on ne peut rien y changer. C’est comme ça et pas autrement : de temps en temps on a tenté de lénifier le peuple pour éviter l’hystérie collective. La fiction possède cet étrange effet de vous happer comme si tous les éléments étaient vrais. Ils sont vrais pour l’auteur et le lecteur, mais seulement s’ils sont cohérents. Dans un roman, il y a aussi tout ce qui ne sera pas dit de l’histoire que tu veux raconter. Ce qu’il appartient au lecteur d’imaginer. La part de l’ange, celle qui s’évapore comme dans le whisky. On se sent fragile quand on écrit, Clara. Indigne de l’histoire qu’on porte et qu’on veut raconter. Je le vis chaque fois. Mais la peur est dans ta tête. Ce n’est qu’une pensée, pas la réalité. On n’est jamais sûr de rien d’autre que du présent. Tu ne contrôles pas le roman, c’est lui qui te contrôle. Prends l’exemple d’Orwell : il a créé de véritables paradigmes dans la tête des gens ! L’impact de Les choses finissent par arriver, mais jamais comme on l’imaginait, ni au moment où on le pensait. Ni au bon endroit. Et quand elles se produisent, il est rare que nos réactions soient aussi spontanées qu’on l’aurait voulu. Le tiers sauvage, c’est cette chose qui vit en toi et que tu nommes insatisfaction. Cette chose qui te pousses à écrire. Ta part d’ombre, la petite bête qui te grignote, cette voix qui te parle dans l’oreille et t’empêche de dormir. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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