L’Écriture (Vaucresson)
illustration Brigitte Lannaud Levy (Dr.)
C’est parce qu’elle a depuis toujours développé une vocation autour de la papeterie avec un grand espace qui lui est dédié que cette librairie généraliste porte comme joli nom « L’écriture », préalable à toute création littéraire. Située sur la place du marché de Vaucresson,  elle a ouvert ses portes en 1960 et au fil des années est devenue une institution dans cette commune des Hauts de Seine, baptisée la ville verte pour ses dizaines d’hectares d’espaces boisés classés. C’est Pascal Lionetti, dans les murs de la librairie depuis vingt ans au rayon papeterie, qui l’a reprise en 2012 épaulé par quatre libraires. Cette équipe fait vivre ce vaste espace de 300 m2 répartis sur deux niveaux en organisant régulièrement des rencontres, des dédicaces et  en nouant des partenariats avec les bibliothèques voisines. Ce sont Anna Schulmann et Anne Sophie Rouveloux qui nous reçoivent aujourd’hui, pour nous faire part en chœur de leurs coups de cœur.
Quel roman nous recommandez-vous de lire ?
« À son image » de Jérôme Ferrari (Actes Sud). Ce livre est sorti cet automne, mais nous y revenons sans cesse et continuons de le défendre tant nous il nous a plu. Au-delà de l’écriture qui est très belle, c’est une approche sur le travail photographique avec un angle de vue dont la portée est universelle.
Et du côté des auteurs étrangers ?
« Minuit vingt » de Daniel Galera (Albin Michel). Trois amis se retrouvent alors qu’ils s’étaient perdus de vue pendant vingt ans  à la suite de la disparition du quatrième de la bande. Un questionnement sur ce que l’on fait de sa jeunesse et de ses idéaux ainsi qu’un portrait saisissant du Brésil d’aujourd’hui.
Y-a-t-il un premier roman qui vous a particulièrement marqué ?
K.O de Hector Mathis (Buchet Chastel), une écriture percutante, un véritable choc littéraire comparable à la découverte de « Voyage au bout de la nuit » de Céline.
La saison des prix est derrière nous, mais à qui auriez-vous donné votre Goncourt ?
« Au grand lavoir » de Sophie Daull (Philippe Rey) Après un éblouissant premier roman sur la mort tragique de sa fille de 16 ans, « Camille mon envolée », puis un livre sur sa mère, « La suture », où elle revient sur l’assassinat de cette dernière, dans son troisième roman elle imagine que son meurtrier la retrouve et met en scène cette impossible confrontation. C’est un texte maîtrisé, Sophie Daull est un grand écrivain.
Quel est le livre le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur ?
« Confiteor » de Jaume Cabré (Actes Sud). Un véritable chef-d’œuvre et nous pesons nos mots. À Barcelone, dans les années 50, l’histoire d’un jeune garçon en quête de vérité sur sa famille et qui, un demi-siècle plus tard, va remonter le temps, depuis l’Inquisition jusqu’à la dictature espagnole. Un roman qui défie les codes de la narration sans que l’on soit perdu. Un livre humaniste, qui questionne la puissance du pardon et la soif d’absolu.
Une brève de librairie
Quand les gens reviennent à la librairie et nous remercient d’un bon moment de lecture, pour nous c’est la plus grande et la plus belle des récompenses.
Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy
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