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« Et si, dans une vie, la part de rêve avait autant d’importance que celle de la réalité et de la raison? John Cyrus Bellman, ayant vécu de trop brèves années auprès de la femme aimée, dans cette Amérique pourtant pleine de promesses du 19ème siècle, décide de partir, d’aller encore plus loin, vers l’Ouest, où l’attirent d’étranges ossements géants qui viennent d’être découverts, comme en fait état un article de journal. Il quitte alors sa fille Bess, dix ans, la confie à sa soeur pourtant du côté de ceux qui n’entendent rien au goût de l’inconnu, du désir, et qui le regardent s’éloigner, indifférents, sceptiques, sarcastiques. Mais Bess croira toujours à la quête de son père et ne le quittera jamais : elle poursuivra ses pensées comme il tracera son chemin. »
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Un pays pour les rêveursCombien de récits, de légendes, de romans ont été consacrés à l’Ouest américain, contrée mythique, sauvage, terre de toutes les convoitises, de tous les recommencements et de tous les espoirs ? Pourtant, cette auteure anglaise renouvelle le genre avec originalité et poésie dans ce roman qui fait la part belle aux fantasmes des hommes habités par l’inconnu, comme Cy Bellman, un fermier veuf de Pennsylvanie qui vit seul avec sa fille Bess. Un jour, il tombe sur un article de journal relatant la découverte d’os d’animaux gigantesques. Obnubilé, Bellman se plonge dans les cartes et les récits de l’expédition Lewis et Clark qui ont traversé les Etats-Unis jusqu’à la côte Pacifique entre 1804 et 1806, soit une douzaine d’années auparavant. Bien que ceux-ci n’aient jamais fait mention de créatures extraordinaires, Bellman est persuadé de leur existence. Faisant fi des moqueries et de l’incrédulité générale, il part à l’aventure, laissant sa fille de dix ans aux bons soins d’une sœur acariâtre. Pendant deux ans, il parcourra des milliers de kilomètres à travers des paysages vierges, découvrant faunes et flores inconnues, avec dans son bagage des babioles à échanger avec les Indiens et un encrier. Le pouvoir de l’écrit et des rêves Nourri de récits, de lectures, de cartes de géographie comportant des terras incognitas, tel est ce Don Quichotte américain qui se rêve en aventurier sur une terre peuplée d’immigrés et d’Amérindiens. Si la lecture suscite les désirs de voyages et d’explorations, l’inverse est tout aussi vrai. Au long de ses pérégrinations, Bellman écrit à sa fille des dizaines de lettres, l’écriture comme un fil tendu entre deux êtres espérant des retrouvailles triomphales. Le roman alterne ainsi les chapitres consacrés au père et ceux à Bess qui suit l’itinéraire paternel sur les cartes de la bibliothèque. Elle-même entame seule une transformation, un voyage sans retour vers l’âge adulte et la féminité, avec les fantômes de sa mère morte et de son héros de père. Cy et Bess avancent ainsi chacun vers l’inconnu, et le foyer domestique n’est pas exempt de monstres et de prédateurs. Malgré les désillusions et les dangers, ce roman émouvant et envoûtant exalte le pouvoir du rêve et la liberté. Un grand coup de cœur !
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West de Davies Carys est le coup de cœur de Tropismes à Bruxelles |
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