Les internautes l'ont lu
Novembre 2017, c’est la dernière fois qu’on a vu Soren. Il a quitté le taxi avant le pont. Depuis on ne l’a jamais revu, il n’a jamais traversé ce pont, il n’est jamais arrivé à l’hôtel. Soren avait 58 ans. Mais qui était-il vraiment ? Tour à tour producteur, musicien, organisateur de spectacles, père, amant, passionné, il a traversé 40 années de musique, c’est ce qui l’animait. Plongé au départ dans la vague punk, passant par la new-wave, compositeur d’un ballet, il a traversé tous les styles et courants musicaux. Perfectionniste, méticuleux, bosseur mais aussi fragile, angoissé, père, frère, amant, ami, plus de 100 protagonistes nous parlent de lui et nous donnent leur avis. Partons à la découverte de Soren. Chacun nous livre sa vérité concernant Soren, nous aide à savoir qui il était vraiment. Mais en filigrane une question « nous connaissons-nous bien nous même ? » « Quelle image donne-t-on de nous aux autres », ce sont les interrogations soulevées par ce récit aux voix multiples. Quel sens donner à chacun à l’absence ? De très courts témoignages nous dresse le portrait de Soren. Il nous parle d’une époque, de l’évolution de la musique. C’est un plaisir de reconnaître des lieux, des événements marquants, de se remémorer des chansons, de les fredonner en lisant. Les amateurs de musique y trouveront un réel plaisir je pense. Un roman qui nous interroge également sur la surproduction dans le monde artistique, sur l’absence, le silence. Créer n’est-ce pas une manière de vivre et de se protéger ? C’est une prouesse ce récit à quatre mains, plus de cent voix résonnent et nous parlent d’une seule personne, comme un kaléidoscope chacun nous partage sa perception. Les récits se recoupent, nous permettant d’imaginer Soren et nous permettant aussi peut-être de nous trouver. Un tout grand merci à Véronique et Francis pour cette avant première. Ma note : 7.5/10 Les jolies phrases Je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie, mais je vois très bien ce que je ne veux pas. Si j’ai retenu quelque chose de mes études d’histoire de l’art, c’est qu’on ne comprend rien du tout de ce qui se passe autour de nous, c’est seulement lorsqu’on a pu prendre vraiment du recul que l’on commence à percevoir le sens des choses. La vie est une tragédie – quand on regarde de près. Mais avec un peu de recul, c’est une comédie. Le vrai problème, m’avait dit Soren, c’est peut-être que les gens sont gavés, ils ont tout, trop de tout, il ne leur manque sans doute que l’essentiel… Un écrivain, vous lui donnez deux fois rien et il en fait tout un plat. Sans les livres, on n’aurait plus qu’à manger la vie toute crue, et sans sel. Le seul moyen de rester pareil à soi même serait de demeurer seul, quelle horreur !, avait lancé Soren, qui avait ajouté que nous sommes autant de personnes qu’il y a de rencontres et d’histoires de notre vie. On n’a jamais que des fragments de ce qui se passe dans le coeur et dans la tête des gens, des échos. C’est bizarre, la vie. Souvent elle déjoue nos plans. On prend un train, on se dit que c’est parti peinard pour mille ans, et voilà que ça déraille et on est en route pour ailleurs, parce qu’on a rencontré quelqu’un et que … Si les gens savaient… Retrouvez Nathalie sur son blog |
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