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coup de coeur
Dirty Week end de Helen Zahavi est le coup de cœur de la librairie Lune et l’autre à Saint Etienne
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nuit blanche
La violence de la prédation
Ce roman nous désarçonne et nous emporte dans le besoin irrépressible de son héroïne de mettre en action sa répulsion. Les premières pages sont sages quand se profile la figure étrange et lointaine d’un harceleur. La pression monte non pas de sa part mais dans la réaction de Bella. Elle ne veut pas être une victime et cela s’exprimer par une violence. Ce roman, sorti dans les années 1990, trouve un écho bien entendu aujourd’hui. La description précise des rapports de domination provoqués par les hommes – tous différents et à chaque fois, de manière différente – est saisissante. Et cela permet de comprendre le cercle dans lequel plonge Bella. L’étouffement sentimental et sensoriel subi par ce personnage devient sous la plume de Helen Zahavi un accablement physique. Bella doit réagir. Elle doit même prendre le dessus, s’emparer de la violence répandue. Au final, le roman marque par le bain englué de dégoût, d’irrespect et d’inhumanité. La force de l’écriture de dépasser les ressentis psychologiques permet à la romancière de marquer les corps de ce poids social. Les individus ont disparu, leur humanité s’est dilué dans un grand mouvement lent et pernicieux. Cela se ressent dans l’évolution de la narration. La romancière prend le temps de voir Bella et les hommes se dépatouiller du marasme social. Le roman ne se limite pas à ses personnages mais englobe toute une société, ne se restreint pas à des psychologies ou des sensations. Les personnages portent véritablement leur monde et ses dérives. A chacune et chacun de trouver son moyen de l’exprimer. |
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