La rédaction l'a lu
Noir huis-closThriller ? Horreur ? Mystère ? Premier roman traduit en français d’un jeune Américain inconnu, « Bad Man » est un livre impossible à étiqueter, à cheval sur différents genres. Le héros, Ben, est rongé par la culpabilité : cinq ans avant, son petit frère a disparu dans le supermarché où il l’accompagnait. Depuis, sans relâche, l’adolescent fait du porte-à-porte avec ses questions et ses tracts. Il s’est même fait embaucher dans l’immense magasin comme employé de nuit pour pouvoir le fouiller. L’angoisse qui suinte du récit tient à son mal-être, à ses complexes, mais aussi à la vie propre du lieu, à sa respiration nocturne. Dathan Auerbach maîtrise ce quasi huis-clos sur plus de 400 pages, suivant une ligne de crête entre réel et surnaturel, en équilibre instable. Ben interroge tout et tout le monde, jusqu’à ses propres rêves, et l’issue reste incertaine jusqu’aux dernières pages. Ce personnage à la Steven Spielberg, plongé dans une atmosphère oppressante à la Stephen King, ferait un superbe héros de film. L’auteur ne voit pas si loin. Ce prof de philo de 34 ans, fluet et souriant, prend juste la vie comme elle vient, dans la douceur de sa Floride natale. Serait-ce parce qu’il s’est installé dans une ville appelée Destin ? Notre interview de Dathan Auerbach est ici |
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