l a c r i t i q u e i n v i t é e Marianne Payot (L’Express) a choisi « Alexandre Feraga est un trentenaire nantais, éducateur pour personnes handicapées, et qui a publié son premier roman en 2014, « Je n’ai pas toujours été un vieux con ». Dans ce quatrième livre, plus intimiste et autobiographique que les précédents, il raconte comment il est passé brutalement de l’enfance à l’âge adulte. La rupture s’est produite en 1989, alors qu’il avait dix ans. Il n’était pas spécialement heureux, ses demi-frères et sœurs le molestaient ou le brimaient, son père était taiseux, sombre, et sa mère totalement soumise. Un jour, il est parti seul avec son père dans la 504 Peugeot pleine à craquer. Ils ont d’abord roulé en direction du sud de la France. En chemin, son père a commencé à parler, lui a dit « toi aussi tu es un arabe, et ton premier prénom est Habib. » A Marseille, il a commencé à lui apprendre quelques mots d’arabe dans une atmosphère de plus en plus lourde, craintive. Et puis ils sont arrivés à leur destination finale, un petit village de l’Atlas algérien où vivait sa famille paternelle. Très vite, le père s’est échappé pour aller voir des cousins lointains, quant à Alexandre-Habib il était partagé entre l’inquiétude née de cette situation expliquée et le plaisir de la découverte et de l’immersion dans cette nouvelle tribu familiale. Le mystère s’épaissit jusqu’au final, douloureux comme le lecteur ne cessait de le pressentir. L’on comprend alors pourquoi l’enfance du jeune Alexandre bascule soudainement dans l’âge adulte. » Propos recueillis par Pascale Frey |
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