La rédaction l'a lu
coup de coeur
Regarder de Serge Mestre
De la chambre noire à la lumièreCes temps-ci, les livres consacrés à la photoreportrice Gerda Taro fleurissent : redécouverte de celle qui fut la compagne de Robert Capa, mais plus encore fascination pour une femme libre et passionnée, qui mourra dans l’exercice de son métier en juillet 1937. Serge Mestre met en lumière cette figure engagée dont le travail a été pleinement révélé il y a peu. Née Gerta Pohorylle en 1910, la jeune femme juive allemande décide de s’exiler dès 1933, après sa détention par la police du Parti national-socialiste ; le climat d’antisémitisme, de haine et de suspicion est intenable. Elle aurait pu rejoindre son fiancé ou bien son amant en Italie, mais elle choisit la France où elle vit de petits travaux de secrétariat, côtoyant d’autres exilés dans les cafés de Montparnasse. C’est ainsi qu’elle rencontre à La Coupole le photographe hongrois inconnu André Friedmann, pour qui elle inventera le pseudonyme de Robert Capa en même temps que le sien : Gerda Taro. C’est lui qui l’initie à la photographie en même temps qu’ils deviennent amants, mais en amour Gerda n’est pas exclusive… Professionnellement, elle prend son envol lorsque Aragon l’engage pour son journal ; le temps où elle laissait complaisamment Capa signer ses photos est terminé. Une photographe engagée |
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