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coup de coeur
Le chant des revenants de Jesmyn Ward
Les internautes l'ont lu
noir c’est noir
Mississipi, de nos jours. Dans une petite ville du sud, Jojo, préado dégourdi, est élevé par son grand-père vénéré Papy, dont la femme, Grand-mère aimante elle aussi aimée, est en phase terminale d’un cancer et s’éteint doucement dans son lit. A contrecoeur, résigné, sa petite soeur accrochée à son T-Shirt, Jojo monte à l’arrière du pick-up. Les présentations sont faites et « Le chant des revenants » peut vraiment commencer, road-book où des personnages-clefs prennent la parole tour à tour pour le lecteur : Jojo bien sûr et Léonie, mais pas seulement car pour l’auteure les morts ont leur mot à dire dans la vie des vivants, semble-t-il. Richie s’exprime également. La construction, chaotique comme la vie, nous brosse des portraits poignants de ces trois figures, mais aussi, par ce qu’ils nous en disent, de Papy, de Grand-mère et de Given. Tout ça donne une ambiance de thriller-saga-familiale-chronique-sociale-voire-politique, où la dénonciation du racisme tient une part non négligeable, où la dureté d’une vie de noir pauvre dans le Mississipi prend corps jusqu’à parfois nous fendre l’âme. Certes, selon moi assez maladroitement et surtout vers la fin à la mort de Grand-mère, Jesmyn Ward flirte avec le fantastique avant un épilogue un poil laborieux, mais j’ai longtemps trouvé son bouquin addictif. Bref, son livre m’a sérieusement accroché dans ses deux premiers tiers et même s’il m’a un peu déçu dans son dernier, au total je lui vote un satisfecit haut la main ! |
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