Il y a des éditeurs qui ont du nez. D’ailleurs, ceux qui n’en ont pas devraient changer de métier tout de suite. Arnaud Hofmacher lui fait partie des chiens truffiers, de ceux qu’on lâche à la foire de Francfort ou ailleurs et qui en rapportent des trésors. Preuves en sont ces deux titres qui ont paru à peu près en même temps chez les deux éditeurs avec lesquels il collabore: « L’Invisible » de Robert Pobi pour Sonatine et « L’interprétation des rêves » de Wulf Dorn pour le Cherche Midi. Pas très étonnant dès lors que ces deux romans présentent de nombreuses similitudes, aussi bien dans leur construction, que dans leur atmosphère ou leur dénouement. Ils appartiennent à la famille des « polars psychiatriques », dans lesquels les héros sont borderline, la raison côtoie la folie, et la nature joue un rôle prépondérant dans la violence qui se déchaîne tout au long de l’intrigue. Dans « L’Invisible », l’ouragan sert de toile de fond aux actes de folie d’un tueur en série qui écorche ses victimes. Lorsque Jake Cole revient dans la petite ville de son enfance, après une longue absence, il se retrouve confronté à son passé : le meurtrier qui sévit aujourd’hui est-il le même que celui qui avait assassiné sa mère il y a des années ? Dans « L’interprétation des peurs », la psychiatre Ellen Roth croit devenir folle lorsque sa patiente, traumatisée et couverte d’échymoses, disparaît. Et quand elle demande de l’aide pour la retrouver, elle réalise que personne, sauf elle, ne l’a rencontrée. Tout le monde pense qu’elle divague… Quant à la chute, c’est peut-être là que les deux livres se ressemblent le plus, grâce à une surprise du chef à laquelle on ne s’attendait vraiment pas.