Une vie merveilleuse
Laurie Colwin

Autrement
les grands romans
mars 2019
332 p.  12 €
ebook avec DRM 6,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Un bonheur n’arrive jamais seul

Lorsque nous avons découvert Laurie Colwin, il y a quelques années, nous savions que notre bonheur serait de courte durée. Cette délicieuse romancière, qui aimait la vie, l’amour, les histoires qui finissent bien et les bons petits plats, mourait en octobre 1992, à l’âge de quarante-huit ans, en ne nous laissant que quatre romans, des nouvelles et deux ouvrages de cuisine. Les éditions Autrement ont la bonne idée de les rééditer dans une ravissante collection de poche.

Comme son titre ne l’indique pas (« Une vie merveilleuse »), l’existence est loin d’être légère pour les quatre protagonistes de ce récit, écrit en 1978. Guido Morris et Vincent Cardworthy, deux garçons bien sous tous rapports (famille, revenus et élégance de l’âme) rencontrent deux filles gentiment perturbées. Pourquoi le sont-elles? Mystère… Nous nous contenterons de constater les dégâts. Holly, par exemple, l’épouse de Guido, doit régulièrement s’enfuir quelques jours pour réfléchir à son couple.

Misty, qui va se marier avec Vincent, se considère comme le «fléau de Dieu». Ce qui ne facilite pas les rapports. Les appartements sont douillets, la vaisselle délicate et les vêtements bien coupés, mais, comme dans tous les livres de Laurie Colwin, des apparences bien lisses cachent des fêlures insondables.

Nous savons peu de chose de cette romancière américaine, si ce n’est qu’elle avait un mari, une fille, qu’elle était une amie d’Isaac Bashevis Singer et que sa carrière littéraire s’était toujours déroulée sans heurts. Dès ses débuts, lorsque sa première nouvelle parut dans le New Yorker en 1969, elle a séduit un noyau d’inconditionnels. Il paraît que, dans ses recettes de cuisine, elle prônait simplicité et sobriété. Elle oubliait d’évoquer le tour de main. Il semblerait qu’elle ait appliqué les mêmes principes et savoir-faire à la littérature.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la collection nous propose d’autres pépites : « 84 Charing Cross Road » d’Helene Hanff (préfacé par Daniel Pennac), « Haute société » de Vita Sackville-West ou « Inconnu à cette adresse » de Kressmann Taylor (préfacé par Philippe Claudel).

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